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Intention

Un peu de philosophie …à propos de l’intention…

Toucher est un geste délicat, non dénué d’innocence, qui met en lien deux êtres communiquant dès lors, avec leur inconscient. Un de mes enseignants exprime l’idée qu’il y a là, rencontre d’agrégats de cellules inconscientes.

Cela se comprend, mais je préfère garder une unité psychocorporelle qui fait que cette rencontre est à la fois, consciente et inconsciente, quelles qu’en soient leurs proportions, et, qu’elle est provoquée par une intention. Dans mon métier, celle de soigner et d’être soigné.

La main, dans cette action de toucher, est l’émettrice de ce qui se passe dans la tête de celui qui touche. Le receveur devient alors soumis à cette émission.

Qu’y a-t-il dans les pensées du toucheur ? Qu’y a-t-il dans celles du touché ?

Une part de la réponse est dans le mot « intention ». Avoir une intention en touchant implique vouloir faire, et sous-tend l’idée de modifier en fonction de sa pensée. La réalité en ostéopathie est que l’intention ne doit pas être celle du thérapeute mais celle du corps soigné.

Plusieurs traitements ces jours derniers avec des bébés m’ont conforté dans cette idée. Leur corps entre mes mains se positionne pour me montrer où et comment se présente leur problème. Le corps sait alors ce dont il a besoin pour se repositionner correctement, et se libérer de tensions douloureuses, voire, faire un chemin inachevé avant ou pendant la naissance comme se retourner par exemple. Là est l’intention du touché.

Il suffit simplement de le guider avec des mots, des encouragements, un accompagnement du geste.

La pensée, et donc la main du toucheur, est alors présente et attentive, dénuée d’intention.

Elle sera thérapeutique en se soumettant à l’intention du touché.

 

 

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Parler, chanter, respirer

(Texte élaboré à partir d’une conférence donnée dans le cadre d’un colloque Santé et Musique au cours du festival Jazz Email Limousin)

Nous voici au cœur de la vie et de son expression. Le souffle c’est la vie et vivre c’est respirer.

L’expression orale est animée par la mécanique ventilatoire ; elle est amplifiée, relayée, par les caisses de résonance.

Cet exposé est une description anatomique des fonctions orales, parlées ou chantées.

Considérons d’abord l’organe noble de ces fonctions : le larynx.

Il délimite la frontière entre l’oropharynx (arrière bouche) et l’arbre pulmonaire.

On peut le situer à la base du cou, derrière la thyroïde et son cartilage.

Notons que ce cartilage correspond à la pomme d’Adam chez les hommes.

Le larynx est constitué par deux cordes disposées en « V » et insérées sur un cartilage spécifique, le cricoïde.

Outre les cartilages cricoïdes et thyroïdes il faut noter le 3ème élément vers le haut sous le menton, le cartilage hyoïde qui est le support des muscles de la langue.

Cet ensemble est relié par des membranes et des muscles.

 

Si l’on considère une analogie musicale, en observant ce dessin le larynx et les éléments qui l’entourent font penser à un chef d’orchestre.

 

De fait, le larynx fonctionne comme un instrument à corde, à vent, également à percussion !

 

Lorsque ces deux cordes sont séparées seul l’air passe ; lorsqu’elles frottent, vibrent ou claquent l’une contre l’autre un son est émis.

Leur lubrification est assurée par les glandes salivaires.

Le mécanisme est assuré par deux osselets spécifiques, le corniculé et l’arythénoïde (phonétiquement, une belle analogie avec des instruments de musique !)

La production du vent est assurée par la mécanique respiratoire ; elle se décompose en trois temps : l’inspire, l’expire, l’apnée.

La respiration est gouvernée par le diaphragme.

 

C’est un muscle médian du corps en forme d’ombrelle. Il descend et s’expanse pendant l’inspire. Il revient à son point neutre pendant l’expire.

Ce mouvement est naturel, réflexe. Il peut être contrôlé et dirigé notamment dans l’apprentissage et la pratique du chant.

Il est intéressant de noter que cette fonction rythmique existe depuis les premiers jours de vie embryonnaire.

Egalement se mettent en place pendant cette période embryonnaire les prolongements du diaphragme vers le coccyx d’une part, et d’autre part, vers la base du crâne. Cela implique l’idée que le diaphragme respire avec le corps en entier. L’expression orale utilise le muscle diaphragme, et prend appui sur les pieds, la paume des mains, la base du crâne. Le corps entier devient amplificateur, régulateur, résonateur.

Avec le périné, le diaphragme thoracique constitue un système particulier, en forme de ballon, que l’on appelle le Système Stabilisateur Profond.

Par exemple, ce Système Stabilisateur Profond se met en tension lors de l’appui utilisé pour soulever un objet lourd.

 

Ou bien lors de l’appui utilisé par un chanteur pour monter vers les aigus.

Les musiciens instrumentistes à vent connaissent bien ce système car ils l’utilisent en permanence. Il est le gestionnaire de l’apnée.

 

 

Si l’ensemble du corps est concerné par la fonction orale, il faut noter une mention particulière pour les caisses de résonance de la bouche et du nez.

La langue est apte par sa puissance et ses capacités malléables à produire les voyelles, et les syllabes en percutant sur les dents.

Le palais dur et le palais mou modifient le volume du passage d’air et accentuent les effets résonateurs et volumétriques des sons.

Il en est de même pour les sinus aériens.

La colonne vertébrale également de part sa proximité permet d’optimiser la fonction orale.

Il est par exemple plus facile d’émettre des sons aigus en penchant la tête en arrière.

Il faut enfin donner une mention particulière aux yeux : leur expression émotionnelle et leur fonction de contrôleur de la posture en font un outil de choix pour l’oralité.

 

 

Cette notion de posture nous ramène à celle de globalité du corps.

 

C’est l’ensemble du corps qui respire, résonne et transmet le souffle tandis que deux cordelettes constituant le larynx deviennent son instrument.

 

 

 

 

 

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Qu’est-ce qu’un enfant ? (suite)

 

 

Il y a environ 18 mois, j’écrivais sur ce blog un article répondant à la question, « Qu’est-ce qu’un enfant ? »

Un enfant est transparent et innocent.

Aujourd’hui, j’ajoute qu’un enfant peut aussi être opaque et se sentir coupable d’être né.

L’enfant nait avec le poids de sa culture, de l’histoire de son pays, de sa situation géographique, du contexte politique et social, de l’amour ou du désamour.

Il se construit ainsi dans le ventre maternel.

C’est un enfant blessé s’il a perdu son innocence et sa transparence.

Se pose ici la question de sa guérison, celle que l’on cherche dans l’élan d’une force sans contrainte, celle qui transforme et cicatrise les blessures.

Cette force se trouve toujours en amont du courant de la vie.

Je propose trois naissances à la vie : la troisième est celle de la sortie du ventre maternel (accouchement), la seconde, celle de son entrée dans ce ventre (conception). La première se fait dans l’espace-temps crée par l’heure de la rencontre parentale.

C’est au travers de ces trois naissances que se trouve la force de guérison qui réveille la capacité inhérente à guérir présente en chacun d’entre nous.

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Rapport action humanitaire

Rapports Médecins Ostéopathes ALICA/Enfants d’Asie – décembre 2012 – Phnom Penh – Prey Veng

Dr Patrick JOUHAUD (Limoges) – Dr Agnès VAN ACKER (Talence)

PROJET

  • Faire un diagnostic et un traitement ostéopathique chez tous les enfants des foyers cités ci-dessous, ainsi que chez les cadres demandeurs.
  • Donner une formation de base au Dr SIN Sotikun.

LIEUX ET DATES DE TRAVAIL

  • Foyer Chey Chum Neas (CER1+2) (3 – 4 décembre)
  • Foyer de Tuol Seng (CER4) (5 – 6 décembre)
  • Foyer de Beng Trabek (CER3) (6-7 décembre)
  • Foyer de Prey Veng (10/11/12 décembre)

ACCEUIL ET ORGANISATION

Tous les enfants de chaque centre ont été examinés. Ils se sont présentés avec leur carnet de santé ce qui a permis d’avoir accès aux antécédents médicaux de l’enfant.

La présence du Dr Sin, aidée de Mme Retaillau, a considérablement facilité la communication.

Une salle a été mise à disposition dans chaque centre, avec préparation de tables pour les traitements. Le flux des enfants a été géré par le Dr Sin et les mamans. De plus, il a été offert chaque jour aux médecins de l’eau et des fruits.

Par conséquent, le travail ostéopathique a pu être effectué dans d’excellentes conditions.

BILAN MEDICAL ET OSTEOPATHIQUE

  • 205 Traitements

– 101 garçons (4 à 20 ans) – 81 filles (5 à 23 ans) – 23 adultes

  • Pathologies diagnostiquées et traitées ( 4 enfants n’ont pas eu besoin de traitement, l’examen clinique ne montrant aucun problème ostéopathique – plusieurs pathologies possibles chez un même enfant)

– Post traumatiques (séquelles fractures, entorses, chutes, naissance, etc…) : 64 fois

– Oppression thoraciques et blocage diaphragme : 44 fois

– Blocage du bassin : 28 fois

– Souffrance émotionnelle : 102 fois (dont 8 syndromes dépressifs)

– Céphalées : 19 fois

– Troubles de la posture : 16 fois

– Séquelles de malnutrition : 6 fois

– Douleurs rachidiennes : 11 fois

– Epilepsie : 2 fois

– Psoïte : 1 fois

 

 

 

  • Formation Dr SIN Sotikun
    • Enseignement des principes ostéopathiques de la main à la main avec mise en pratique immédiate de gestes simples pour traiter les bocages du bassin, ceux du diaphragme, les céphalées, l’axe vertébral et quelques situations post traumatiques.
    • Techniques enseignées :

– Apprentissage examen et traitement épaule, cheville et hanche (MFR – TOG)

– Traitement d’entorse de cheville (BLT)

– Manipulation rachidienne en inversion de paramètres

– Traitement BLT charnière crânio-rachidienne

– Traitement MFR thorax et diaphragme

– 1ère approche du traitement ostéopathique crânien, et traitements crâniens de tensions des membranes

  • Cours théoriques :

– Présentation (diaporama) anatomique et mécanique de la charnière crânio-rachidienne, de la théorie des 3 diaphragmes

– Repérage manuel du point neutre, et apprentissage des notions théoriques de point neutre, et de, présence/attention/intention.

– Elaboration d’un diaporama avec photos laissant une trace de toutes les techniques apprises.

  • Synthèse :

– Prise de confiance dans la prise en charge de la consultation, tant sur le plan du diagnostic ostéopathique que dans la mise en place du traitement

– Progression dans la qualité du toucher et dans une traduction diagnostique

– Le Dr SIN Sotikun fait preuve d’une réelle motivation dans la prise en charge des enfants à l’aide des traitements ostéopathiques et dans le suivi de cet enseignement.

 

 

 

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Expèrience cambodgienne…ou, réflexion à propos du projet parental.

 

Au cours des traitements effectués au Cambodge pendant ce mois de décembre, la question du projet parental s’est posée entre mes mains.

Nous sommes tous sensibles en Europe à cette notion et nombre de groupes et associations y travaillent. Tout faire pour que l’enfant soit intégré dans un projet sans aller jusqu’à la projection des parents sur leur enfant.

Pas loin de 200 enfants orphelins ou vivant dans une extrême misère ont été traités par le Dr Van Acker et moi-même. Ces enfants ne sont pas issus d’un projet parental. Plus de la moitié d’entre eux ont livrés dans nos mains une souffrance émotionnelle majeure.

Les enfants disaient leurs difficultés de sommeil, des céphalées, des gastralgies, une oppression dans la poitrine, et la plupart du temps, ne se plaignaient de rien.

Nos mains d’Ostéopathe ont perçu des tensions importantes dans les structures du corps, comme une sensation de mur, d’une pierre, d’un bloc, sous-jacent à une colère rentrée, une profonde tristesse, de la déception, un grand désarroi, de la peur également, une terrible résignation toujours.

Ces enfants ont dit l’histoire d’un peuple détruit par le génocide des années 70, et trente années de guerre. Le résultat en fut une déstructuration totale de la société, l’éclatement des familles, la perte des repères moraux et des anciens systèmes de solidarité. Le Cambodge se relève difficilement de ses blessures profondes. Les principales victimes sont les enfants.

Ces enfants ont dit leur histoire personnelle d’être né dans la misère sociale et morale, dans le désamour parental, le viol parfois, l’intoxication par la drogue, la maladie ou les tentatives d’avortement. Ces enfants ont ouvert leur cœur blessé d’enfants abandonnés une fois par la mort d’un père ou d’une mère, deux fois lorsque la famille n’a plus pu s’occuper d’eux et les a confiés à l’orphelinat, trois fois lorsqu’il y a eu séparation de la fratrie.

Les traitements ostéopathiques ont supprimés les blocages tissulaires et vont permettre à ces enfants d’intégrer cette terrible mémoire émotionnelle à leur présent. Je pense en écrivant ces mots à la fable de La Fontaine, Le chêne et le roseau, et je souhaite au plus profond de mon cœur que leur corps reste roseau longtemps.

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Bébé d’Ostéopathe : la culpabilité parentale

 

Léana, 7 jours, vient au cabinet avec ses parents, car elle a beaucoup de coliques et dort très peu.

Elle est née par césarienne programmée du fait d’une présentation en siège. Ce geste est couramment pratiqué par les obstétriciens car il permet d’éviter les risques liés à une naissance avec présentation dystocique du bébé.

Remarque : Une césarienne est une intervention chirurgicale visant à extraire un enfant de l’utérus maternel par incision de la paroi utérine. Le mot « césarienne » dérive du latin caesar qui veut dire enfant né par incision, (du verbe caedere : couper, inciser) d’où viendrait le surnom porté par Jules César (qu’il a hérité d’un de ses ancêtres qui, lui, serait né par césarienne).

La position en siège du fœtus ferme son bassin et son ventre, crée une contrainte sur les intestins et l’estomac qui parfois est refoulé vers le haut, responsable alors d’un reflux gastro-œsophagien. Outre les difficultés digestives, l’enfant peut avoir une pathologie de hanches et se présente toujours en flexion antérieure (penché en avant).

Dans le cas présent, le traitement ostéopathique « démêle » les contraintes tissulaires. Léana se redresse et commence à prendre appuis sur son diaphragme.

Cependant, les questions des parents se font pressantes : « elle n’a pas choisi le moment de sa naissance », « elle n’est pas née normalement », « il lui manque quelque chose de ne pas être passée par les voies naturelles » (sous-entendu, elle n’a pas souffert et ça va lui manquer !)…, « elle s’endort en prenant son repas »….

A ces mots, l’ambiance devient tendue et lourde. Madame Culpabilité fait son entrée, accompagnée de Mr Remord tandis que la Star Colère et ses fans du club des Agacés préparent leur fanfare !

Léana se referme et j’ai la sensation qu’elle se raccroche dans le ventre maternel (d’ailleurs à cet instant, maman touche sa cicatrice qui lui fait mal et papa se gratte la tête !).

Je lis dans son regard et perçoit dans mes mains un appel : « aide-les ! », tandis que le corps de Léana se tourne vers ses Parents, comme pour leur parler.

Le dialogue est de dire que, quelles que soient les circonstances, l’enfant choisit toujours sa date de naissance, l’équipe obstétricale prend toujours les bonnes décisions au bon moment dans le but de protéger la vie de la mère et de l’enfant ainsi que de limiter la souffrance. Les mots atténuent les maux inconscients générés par la souffrance biblique de l’enfantement, etc., etc……

Un dialogue du cœur s’installe.

J’ai l’impression de faire renaître Léana dans la détente et le sourire. Maman n’a plus mal au ventre, Papa ne se prend plus la tête et même plaisante… un ange passe… et Léana, jusqu’alors en position verticale entre mes mains, en profite pour se pencher sur un côté, prend appuis sur son diaphragme, et utilise le contact de mes mains pour effectuer le retournement qu’elle n’a pas fait avant l’accouchement !

Un échange de regard entre nous tous délivre la fin du traitement.

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Comprendre autrement la lombalgie

Il est toujours étonnant de constater que l’on peut se faire mal au dos en soulevant une charge lourde autant qu’en ramassant le stylo que l’on vient d’échapper, de voir arriver au cabinet un sportif en bonne forme, en pleine possession de sa masse musculaire, victime d’un lumbago en laçant sa chaussure tandis qu’une personne de 70 ans aura bêché son jardin et charrié des brouettes de gravas sans se faire mal.

Allons plus loin…nous connaissons tous quelqu’un, ayant souffert du dos, ayant été traité (médicaments, infiltration, élongations, chirurgie si nécessaire, rééducation et musculation, manipulations…), qui récidive sans cesse ce même problème.

Que se passe-t-il dans le corps, les muscles, le dos ?

On évoque alors l’incompétence du thérapeute, un problème psycho-émotionnel, le stress de notre société, l’alimentation, le climat, la lune, et bien d’autres choses encore.

Voici une autre lecture, tellement évidente, qu’elle va vous surprendre.

Nos muscles ont deux activités.

L’une dite phasique, correspond à la masse musculaire acquise par le sport, une rééducation chez un kiné, la vie active, bref, toute activité physique. C’est une partie de nos muscles qui évolue au cours de notre vie et sera de toute manière différente pendant l’enfance, la vie adulte et le vieillissement.

L’autre activité est dite tonique. C’est une part musculaire acquise à l’âge de six ans qui reste constante (sauf dérèglement ou accident) jusqu’à la mort. Cette activité est chargée de maintenir et contrôler notre posture par rapport à la gravité. Elle est issue de la transformation d’un système neuromusculaire dit primitif présent à la naissance, en un système évolué et stable à partir de 6 ans.

Cette activité peut être testée. Si elle est équilibrée, le même tonus apparaîtra chez l’enfant de 6 ans, l’athlète surentraîné, un gringalet, un vieillard. Si les tests montrent une anomalie de ce tonus postural, par exemple, l’athlète se fera mal au dos en permanence tandis que son ami gringalet sera en permanence au top de sa forme si ses tests sont normaux.

Cela veut dire qu’avant de s’intéresser à la musculation, il faut tester et traiter si nécessaire l’activité tonique musculaire.

L’Ostéopathie est un outil majeur de dépistage et de traitement lorsqu’existe une dérégulation de cette activité de synchronisation de la posture.

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Les réflexes primitifs

 

 

Lors de sa naissance, l’enfant quitte le milieu confortable et protecteur de l’utérus maternel pour pénétrer dans un monde où il se trouve assailli par une quantité inhabituelle de stimuli.

Il ne peut interpréter immédiatement toutes ces informations, et doit réagir selon leur intensité et leur soudaineté.

Il vient d’un monde stabilisé pour pénétrer dans un monde chaotique. Le froid et la chaleur ont remplacé la douceur, l’alimentation automatique n’est plus disponible, il ne bénéficie plus de l’oxygène maternel.

Il doit apprendre à chercher et trouver de quoi assouvir ses propres besoins.

Pour ce faire, il est équipé d’un « set » de réflexes primitifs ou archaïques. Ils sont automatiques, stéréotypés, sous la commande directe du cerveau et sans participation corticale.

Ces réflexes primitifs sont essentiels à la survie du bébé pendant ses premières semaines de vie ; ils constituent en outre un entraînement à l’acquisition ultérieure de nombreux savoir-faire.

Cependant, leur durée est limitée dans le temps ; ils sont inhibés ou contrôlés par les centres supérieurs du cerveau qui permettent à l’enfant une évolution vers une structuration neurologique et motrice complexe et sophistiquée.

Cette structuration met en place un système neuromusculaire d’adaptation à la pesanteur, que l’on appelle posture. Ce système correspond à l’activité musculaire tonique.

 

 

 

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Bébés d’ostéopathe: lettre à une nouvelle maman

Chère nouvelle maman,

Le bébé que vous attendiez est là et vos rêves, « bien plus bleus que la vie », deviennent une réalité. « Le plus beau jour est celui d’aujourd’hui ». La réalité de la vie peut être une briseuse de rêves et si votre bébé a des difficultés à se nourrir, lisez ce qui suit.

Il n’est rien de meilleur que le lait d’une maman pour son enfant et un enfant ne se laisse jamais mourir de faim. N’écoutez pas les voix culpabilisantes qui évoquent le fait que votre lait n’est pas bon ou que vous n’en n’avez pas assez. C’est faux ! Ne pensez pas que votre enfant est fainéant. C’est faux !

Il arrive souvent que le nouveau-né ait du mal à se mettre au sein, à stimuler ainsi la montée de lait, parce qu’il a une anomalie de fonction de la langue.

Normalement, sa langue doit s’incurver en gouttière pour happer et sucer le mamelon. S’il l’échappe sans cesse, si celui-ci roule dans sa bouche, si vous avez des irritations, voire des crevasses, si la durée du repas est de dix minutes ou d’une heure, si bébé n’est jamais rassasié…c’est que la succion n’est pas efficace.

Egalement, si vous le nourrissez au biberon, il va mal contrôler le débit de la tétine. Trop de lait dans la bouche va provoquer une sensation de noyade et au mieux, du lait va s’écouler de part et d’autre de ses lèvres. Pas assez, l’air est avalé avec le lait.

Dans tous les cas de figure, l’enfant s’agace, vous agace, pleure. Ses coliques deviennent fortes et douloureuses. La vie à la maison peut vite devenir un cauchemar.

Le réflexe de succion fait partie d’un set de réflexes dits « primitifs » qui équipent le nouveau-né. Il est automatique et existe avant la naissance. Ce réflexe peut ne pas exister ou être perturbé pour diverses raisons.

Sachez chère nouvelle maman qu’un traitement ostéopathique précoce pourra vous libérer de cette difficulté. C’est un traitement délicat qui s’adresse à la fois aux muscles de la langue, à la mâchoire, et à l’arrière de la tête (zone d’émergence du nerf de la langue). C’est un traitement que vous saurez compléter par la meilleure des stimulations de la langue, la parole.

L’instant du repas restera ainsi celui d’un échange amoureux extrêmement fort et incroyablement prés.

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Le cancer du pêcheur

 

Avertissement : il va de soi que les techniques qui renforcent la puissance d’être aident à la guérison en stimulant la capacité innée du corps à s’auto guérir et qu’elles ne remplacent en aucun cas les protocoles de traitements proposés par les services de santé publique.

 

Voici l’histoire d’une rencontre, un point lumineux dans une vie.

 

C’était il y a quelques années. Je passais les vacances à découvrir les îles de La Madeleine. Ces îles sont un chapelet du bout du monde, perdues au milieu du golf du fleuve Saint Laurent, un petit paradis peuplé essentiellement de pêcheurs de langoustes et d’espadons selon la saison.

L’hiver, les phoques viennent y mettre bas leurs bébés, l’été, quelques touristes se promènent au milieu des maisons en bois colorées du Québec et sur les bords des falaises en terre rouge, ou encore sur les plages tapissées de coquillages.

 

Il est midi, et je marche le long d’une falaise.

Le soleil est au zénith, un vent frais anime la houle du golf et la mer vient caresser la terre rouge. Un banc invite à s’asseoir, face au grand bleu et son écume, face aux terres rouges, face à soi-même.

Les pensées vont et viennent, c’est le temps d’une méditation.

 

Comme toujours en voyage on se croit seul au milieu de nul part, et comme toujours, survient un personnage… venu d’ailleurs.

Un homme, environ 50 ans, passe devant moi, s’arrête un peu plus loin, attend, lui aussi face à la mer.

Il m’observe, semble hésiter, fais demi tour et viens s’asseoir à côté de moi.

Il respecte mon silence un certain temps, puis me demande si je suis en train de méditer ! Car un homme seul face à l’eau et au ciel, ne peut selon lui que méditer…

 

Poliment et avec respect, il s’insère progressivement dans mes pensées, et me raconte sa méditation.

 

Cet homme, pêcheur de langoustes et d’espadons, a développé quelques années auparavant un cancer de la gorge, une forme grave et compliquée. Un traitement médical adéquat fut effectué. D’autres traitements de soutien du corps, type acupuncture ou phytothérapie, furent associés.

La maladie ne guérissait pas. Les plaies chirurgicales s’infectaient. Son état général faiblissait. Un glissement progressif vers une issue fatale semblait inéluctable.

 

C’est alors que cet homme a visité sa vie, et qu’une image a éclairé sa pensée : pendant la pêche, son bateau était toujours accompagné d’une nuée de mouettes et d’albatros. Ces oiseaux précèdent et suivent le bateau pour profiter des poissons que le pêcheur rejette, des déchets alimentaires des repas, des abats des poissons préparés… des poubelles en quelque sorte !

 

Ce qu’il a fait ensuite est merveilleux. Il a médité en se visualisant debout, à la proue de son bateau, face à l’océan. Tous les jours, il a appelé les oiseaux, il a ouvert sa bouche, sa gorge, son corps. Il a offert son mal aux oiseaux.

Il lui est arrivé de méditer ainsi sur son bateau en pleine mer.

Et les oiseaux sont venus au festin ! Chaque jour une nuée de mouettes venait becqueter son mal.

Les plaies du pêcheur ont cicatrisé. Il a guéri et navigue encore sur son bateau.

 

Il me raconte son histoire. Ses yeux pétillent de joie et d’espoir. Sa voie est mélodieuse.

Puis il est parti, continuant sa promenade et me disant qu’on ne se reverrait sans doute jamais ici bas !

Je suis resté ébahi, rempli d’un bonheur rare et précieux. J’espère vous le transmettre aujourd’hui.

Nous étions heureux lui et moi de ce partage. Notre accolade d’adieu fut fraternelle et gorgée de gratitude.

Si vous le croisez un jour, il vous racontera sûrement ce que je lui ai confié.

 

 

 

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