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Un jour, j’ai arrêté de respirer

Avertissement : dans ce texte, les mots sont ceux de celui qui écrit, mais ce sont bien mes pensées que vous lisez, et ce message est pour mon papa qui se reconnaîtra.

 

Je m’appelle Lily, et je suis née le 4 mai 2020…oui, en plein confinement.

Et je ne suis pas née confit !

Alors que mon papa, lui, a un peu confiné dans le ventre de sa maman.

 

Tu as tout bien fait, préparé, anticipé, organisé pour ma naissance, et ce fut un moment merveilleux.

Quelques jours après, je dormais dans tes bras et j’ai essayé de respirer comme toi…à l’envers ! Car tu le sais bien que tu as du mal à respirer, à trouver ton souffle, comme ton papa qui étouffe tout le temps et ta maman qui fait de l’apnée du sommeil.

 

J’ai respiré comme toi et suis partie dans un monde où la vie n’a pas encore décidé le commencement ou la fin.

J’ai voyagé là où l’expérience d’une mort imminente se déroule au sein de la puissance de la vie.

 

J’ai arrêté de respirer.

 

C’était pour te faire voir que tu as fait, toi aussi, ce même voyage en naissant. Tu en gardes ces blessures dans tes yeux et tes émotions.

Et j’ai respiré à nouveau, j’ai crié comme au premier instant, pour te montrer le chemin du retour et de la réconciliation avec soi.

 

Prends-moi dans tes bras mon papa, comme si c’était toi, et embrassons ensemble cet espace où la vie devient respiration, et la respiration, joie de vivre.

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Confinement

Le rapport au temps modifié, les informations affluant de toutes part, jettent le trouble dans nos esprits. L’attention s’en trouve décalée et les voleurs de temps pénètrent notre intime pour la centrer sur une pandémie générant souffrance et peur extrême dans notre corps et à la surface de notre mental.

 

Cette pandémie virale est une adversité collective. Elle nous impose de perdre notre vie dans les émotions générées par nos inquiétudes, et subir ainsi l’intempérie.

Mais nous sommes libres et nous avons aussi le choix de profiter de ce temps précieux pour apprendre à ouvrir notre conscience grâce au coronavirus.

Nous sommes brutalement extraits de notre zone de confort et nous n’avons plus tout à coup aucune sortie cinéma ou restaurant, week-end ou projets de vacances, ou simplement rencontres familiales…

Cela inquiète. Cela fait peur.

 

Ce virus est un obstacle à nos habitudes. Il peut être vécu comme dévastateur si nous perdons les fondations de la vie.

Pourrions-nous essayer de le considérer autrement et recaler notre attention sur la dynamique du vivant ?

 

Nous y avons un ancrage, immobile et dynamique à la fois : la respiration, force créatrice de notre vie.

Ce virus nous invite à sentir au plus profond de nous la puissance de cette force, la stabilité des fondations inébranlables de notre corps.

 

Méditer en conscience ce mouvement immobile nous entraîne vers sa dimension profonde et nous invite à réduire l’activité mentale, à comprendre nos inquiétudes, à chasser les voleurs de temps, à être simplement conscient du présent qui respire, et voyager là où souffrance et peur n’existent plus.

 

Aujourd’hui, nous ne pouvons rien faire par rapport à l’extérieur, si ce n’est respecter les précautions recommandées et quelques actions d’aide lorsque cela est possible.

A l’intérieur de nous, se présente l’opportunité d’une forme de retraite en quête de nos fondations profondes, de la source de notre vie.

 

En dehors de notre zone de confort, la puissance de l’égo nous entraîne dans la peur en imaginant à chaque instant ce qui pourrait arriver, celle de l’esprit nous plonge dans un océan de conscience, à la rencontre de nous-même.

 

En ce sens l’agresseur de nos poumons est aussi révélateur du siège de la force de vie dans nos corps.

 

Être conscient de notre respiration, de notre corps vivant, en sentir l’énergie, l’état de vie, les perceptions sensorielles, est force et intention d’une présence à soi.

Dans ce lieu, il n’y a rien à craindre, juste respirer sans agir, et envisager un futur où l’esprit va se réjouir de ce qu’il a trouvé.

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Le vieil homme et la vie

Vous avez 85 ans

Et présentez à la consultation un corps douloureux, riche d’une vie comme un gréement ayant navigué par tous les temps.

Douleurs lombaires, cervicales, genoux, … arthrose, et vous évoquez tout cela, ainsi que tous les traitements déjà faits.

« je ne sais pas ce que vous pourrez faire pour moi », dites-vous, « mais j’essaye »…, et rajoutez après un temps de silence, « je suis venu parce qu’un ami m’a dit que ça me ferait du bien… »

Cette phrase crée un basculement, un silence immobile infuse la pièce. L’espace s’agrandit.

 

Diagnostic, traitements, gestes de routine s’enchaînent. Il faut à tout le moins, vous soulager.

Par surprise et de façon soudaine, le silence immobile de la pièce envahit votre corps qui devient alors un écran sur lequel défilent quelques images : une fermette, une vie de misère sans joie, une souffrance familiale, un autoritarisme subi, brûlant…, un enfant réfugié, caché au grenier de cette fermette.

Des mots spontanés délivrent en conscience un message d’il y a 80 ans, et cet enfant de 5 ans, revient dans votre aujourd’hui.

Votre corps s’anime, respire différemment, le cœur accélère ses battements et vos yeux brillent de larmes longtemps contenues.

 

En vous relevant, votre corps est droit, alerte. Votre cœur s’ouvre et la vie se glisse dans chacune de vos cellules.

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Quand les gestes deviennent des mots

C’est un lumbago persistant, lancinant. Son bassin est bloqué, une entorse de L5 et le diaphragme en extension n’actionne plus le mécanisme de pompe vers le périnée.

Il a mal et présente un visage fermé, triste, gris.

Il dit : « c’est à cause de ma voiture trop basse, le voyage trop long, la tonte de la pelouse en rentrant, le déménagement à venir, le chakra de la peur… ! »

 

Oui, il faut traiter cette douleur et libérer les tensions tissulaires, l’aider à respirer et le délivrer de ses idées prétextes sans les remplacer par de nouvelles.

Alors, l’idée vient que ce lumbago signifie un changement, et la récupération de quelque chose de perdu.

Des mots neutres et ouverts accompagnent les gestes.

 

Son visage s’éclaire, ses yeux brillent, un sourire l’illumine.

Il n’a plus mal

Il parle de sa transformation et de ses projets.

 

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Carnet de consultation en néo-natologie

Un bébé à l’hôpital Calmette, né hier.

 

Salut petite fille

Je ne sais plus ton nom et cependant ton corps est dans mes mains,

Une sensation précise, aigüe, percutante

Celle de ta souffrance.

Ta naissance, césarienne en urgence car toxémie gravidique de ta maman.

Maman est dans le coma

 

Ton corps hypotonique ne révèle aucune détresse vitale, aucune anomalie tissulaire ou mécanique, aucun trouble neurologique.

 

Ton immobilité

Ton silence

Ton regard ailleurs

Parlent pour toi.

 

Tu as peur

Tu es inquiète car ta maman est peut-être morte et tu n’as pas nouvelles.

 

Autour de toi, des professionnels de santé sont ici pour apprendre l’ostéopathie, et découvrent que les mains perçoivent les émotions.

Ils découvrent qu’un bébé peut souffrir dans son corps et dans son âme, qu’un bébé voit tout, sent tout, entend tout !

 

A ma demande, le Dr V téléphone dans le service de réanimation où est ta maman, prends des nouvelles et te rapporte cela au creux de l’oreille.

 

Tu deviens attentive

Tourne ta tête vers le Dr V

Tu la regardes

 

Je vois ton corps s’apaiser

On soigne maman, elle va revenir.

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Savoir déplier l’espace et remonter le temps

Salut mon p’tit Lou

T’es tout chose quand tu viens me voir

Perdu dans tes 9 ans

Incapable de faire du vélo,

La risée de tes copains au foot

Nul en sport quoi !

 

Comme si ton espace était sans repère.

 

Oui, tu as les muscles en arrière de tes jambes en tension

Oui, ton nerf sciatique est coincé

Oui, ton diaphragme est bloqué derrière

Oui, ta tête est dure car les membranes sont spasmées.

 

Tu traînes avec toi une cohorte de diagnostic de « dys »…

Mais alors, que s’est-il passé ?

Que t’est-il arrivé ?

 

Tu es né deux semaines en avance par césarienne car en siège.

Tu étais dans un milieu sec (oligoamnios).

La poche sans eau parce que fissurée trop tôt et avec un hématome placentaire était devenue un danger pour toi et pour ta maman.

 

Alors, tu t’es accroché, tendu, arc-bouté, placé en siège pour vivre quoiqu’il arrive.

Tu as gardé cette position comme axe de vie et unique solution pour vivre.

Ton corps a grandi en s’accrochant à cette mémoire de forme.

Comme cela, tu vis, ta maman aussi !

Si tu te penches un peu…c’est fini !

 

Plus tard, en grandissant, tu as marché à 21 mois sans avoir fait de quatre-pattes.

Enfin si, dit ton papa, tu as fait un quatre-pattes sur les fesses.

Et tu me montres ce déplacement sur les fesses avec appui arrière sur tes mains et avant sur tes pieds…

En fait, je réalise que tu as fait un quatre-pattes « retourné », et qu’aujourd’hui tous tes gestes sont construits dans un espace inversé.

Bref, tu vis dans un monde où tes repères d’être en vie sont à l’envers.

 

Alors, nous prenons ensemble conscience du chemin à faire avec ton corps pour retourner l’espace et monter sur un vélo sans tomber, jouer au foot avec tes copains, et pouvoir te pencher en avant sans avoir une sensation de mort imminente.

Ensemble, nous allons déplier ton espace, et petit à petit transformer tes étiquettes de « dys » afin de guérir à travers le temps.

Le mouvement de croissance pourra dès lors se réorganiser.

 

 

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C’est l’histoire d’une sciatique guérisseuse…

 

Cyril, 35 ans, gynécologue, souffre d’une sciatique gauche depuis environ deux mois.

Le trajet douloureux est grosso modo celui de L5. Il n’y a aucun signe neurologique.

Les examens complémentaires sont normaux.

Les traitements médicamenteux sont inefficaces.

 

Le diagnostic ostéopathique lui permet de prendre conscience des différences de sensation dans son corps, et notamment d’une inertie du bassin comme suspendu sous le thorax, le reste du corps étant libre.

 

Cette sensation est confirmée par le toucher ostéopathique qui ajoute la perception d’une densité particulière au niveau de la trame osseuse du sacrum.

 

Le traitement commence et le travail se focalise immédiatement vers le sacrum, jusqu’à ce que Cyril évoque un traumatisme physique à 7 ans, celui d’une chute à califourchon sur un portail qu’il était en train de franchir malgré l’interdiction de ses parents.

Cette interdiction fut alors inductrice du non-dit de cet accident et du silence imposé sur cette douleur.

 

Les tissus locaux deviennent rapidement libres et respirent.

Pourtant, lorsque mes mains se placent au contact de la tête, le lien du corps ne se fait pas et la zone périnéale devient une zone de fuite, comme un puit sans fond.

… un non-dit…

 

C’est alors que les bulles du passé viennent éclater à la surface du présent.

Elles éclairent l’esprit de Cyril dont le corps commence à respirer librement en ouvrant les retenues d’un souvenir insupportable, celui d’attouchements et agressions sexuelles à 4 ans.

Il comprend, il voit tout, y compris le pourquoi de son métier et la raison de ses douleurs.

 

En lisant cette histoire à travers les tissus du corps, je peux dire que cette sciatique est une fissure dans un corps en défense.

L’enfant n’a pu confier sa souffrance, et, lors de sa maturation neurologique à 7 ans, a trouvé le moyen de créer un bouclier de protection par l’intermédiaire de cette chute au décours d’un geste interdit.

 

Cela veut dire qu’un symptôme doit ouvrir nos mains de thérapeutes bien au-delà de la zone en souffrance. Cela veut dire qu’il faut quitter les concepts de restriction, de lésion ou dysfonction et utiliser le diagnostic ostéopathique aux fins de reconnaître les différentes sensations exprimées par le corps et l’esprit de nos patients.

Cela implique de leur donner de l’espace ainsi qu’une dimension anamnestique, et accorder autant d’importance à chacune des informations perçues.

 

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Les plagiocéphalies du jeune enfant

 

Cet article a pour but de définir la plagiocéphalie de l’enfant ainsi que ses origines.

Il en découle un processus thérapeutique ostéopathique.

 

La définition de la plagiocéphalie vient de l’association de deux mots grecs « plagio » qui veut dire oblique, et « kephale » qui veut dire tête.

Il s’agit donc d’un crâne asymétrique subissant un aplatissement unilatéral sur sa partie antérieure ou sur sa partie postérieure.

 

Pour ce qui concerne les étiologies organiques il faut écarter la crâniosténose. C’est une fermeture ante natale d’une ou de plusieurs sutures crâniennes. La crâniosténose correspond vraisemblablement à une maladie des sutures et n’est pas du domaine des plagiocéphalies ostéopathiques.

Les étiologies qui concernent l’ostéopathie sont en majorité postérieures. Elles ont une origine positionnelle intra utérine et posturale.

 

 

De fait le crâne doit pouvoir se déformer puisqu’à la naissance les os du crâne de l’enfant sont tous disjoints et de nombreuses fontanelles en émaillent le pourtour.

 

Les déformations dont l’origine est ante natale sont les plus importantes et les plus difficiles à soigner. Elles ne sont pas toujours perceptibles ni visibles à la naissance et se développent rapidement dans les premières semaines de la vie du nourrisson.

 

Elles sont différentes des déformations per natales qui se produisent pendant l’accouchement. Celles-ci pourront être corrigées par un seul traitement ostéopathique.

 

Lorsqu’elles sont d’origine per natales, elles sont provoquées par les circonstances de l’accouchement qu’il soit long, difficile, qu’il soit entravé par un problème de bassin de la maman …  Bref, quelles que soient les circonstances de la naissance, quelles que soient les présentations de tête de l’enfant par occiput antérieur ou postérieur, frontal ou de face, par l’utilisation d’instruments aidant à l’extraction et limitant la souffrance de l’enfant, ces déformations per natales sont toujours visibles à la naissance, souvent accompagnées d’une souffrance immédiate et relèvent d’un traitement ostéopathique immédiatement efficace.

 

Les déformations les plus complexes apparaissent après la naissance. Elles sont la plupart du temps d’origine ante natale, conséquence d’un conflit d’espace, soit par rapport à une multiparité, soit par rapport à des présentations à caractère dystocique.

 

Elles sont majeures, car en augmentation de fréquence considérable dans nos sociétés occidentales. Elles sont révélées par le décubitus dorsal systématique lié à la prévention des morts subites inopinées des nourrissons.

 

 

Elles ne se corrigent pas spontanément et sont toujours du ressort d’un traitement manuel.

 

Le crâne est normal à la naissance ou bien il est déformé par une contrainte. Ces situations sont plus fréquentes chez les garçons que chez les filles et plus fréquentes sur le côté droit que sur le côté gauche ; elles sont favorisées par un torticolis de naissance ou un latérocolis.

 

Elles sont observées si un méplat est présent sur un des deux côtés de l’occiput et si une obliquité est constatée dans l’axe frontal des oreilles. Les plus importantes se manifestent avec une incidence sur la face provoquant une scoliose du visage ainsi qu’une bosse frontale.

 

Le diagnostic différentiel reste la synostose lambdoïde, rare, visible dès la naissance et qui s’exprime par un aplatissement aigu de l’occiput.

 

Pour ce qui concerne les traitements, il faut noter pour mémoire la possibilité d’utiliser des orthèses crâniennes, traitement qui est contraignant, peu efficace et onéreux.

 

Le traitement manuel doit toujours être accompagné de consignes posturales précoces données aux parents : coucher l’enfant en décubitus ¾ opposé à la déformation, le stimuler de façon à ce qu’il tourne toujours sa tête vers son côté difficile, l’alimenter par une approche bilatérale et lui autoriser une position en décubitus ventral au-delà de l’âge de 6 mois.

 

La prise en charge ostéopathique est caractérisée par un modelage de la dure-mère crânienne et une libération de toutes les tensions des bandelettes durales ayant subi le moulage intra-utérin.

 

Toutes les sutures crâniennes sont ainsi déverrouillées.

Le sphénoïde et l’articulation entre l’occiput et le sphénoïde sont également libérés.

 

Il faut, en outre, tenir compte des contraintes périphériques provoquées par celles de la vie fœtale et considérer l’enfant dans sa globalité par rapport à sa posture.

Le latérocolis, voire le torticolis, et donc la déformation crânienne, pourra être provoqué par des contraintes de bassin, d’abdomen ou de thorax.

 

 

Par conséquent, la prise en charge ostéopathique sera toujours globale avec un traitement tissulaire associé parfois à un traitement de relâchement myofascial. Ces traitements s’adressent à l’ensemble du corps du nouveau-né. Techniquement, il s’agit d’une approche manuelle avec une main sous la tête, une main sous le bassin, reproduisant le core-link dans l’élaboration d’un processus thérapeutique synchronisant le lien entre l’occiput et le sacrum.

 

 

 

 

La pression des mains doit toujours être adaptée si tant est qu’il doit y avoir pression des mains.

Une direction sera donnée par l’information tissulaire et la connaissance anatomique de l’enfant ; cette direction devra être suivie.

 

Egalement, la vitesse avec laquelle les tissus de l’enfant informent de la direction à suivre, doit être respectée. Les mains doivent suivre et respecter les arrêts des mouvements ainsi que les reprises.

Il faut être prêt à tout changement de rythme et de direction.

 

La règle est de savoir faire plus, de savoir faire moins, et de savoir attendre.

 

En conclusion, la prise en charge ostéopathique des plagiocéphalies du jeune enfant est préventive pour le devenir du visage de l’enfant ainsi que celui de sa posture. Il est indispensable d’avoir comme objectif de supprimer la présence d’une scoliose du visage. L’enjeu est de prévenir la survenue d’une scoliose de l’adolescent.

 

Lorsqu’il s’agit des plagiocéphalies d’origine ante natale il est important de donner trois ou quatre traitements par an pendant les deux premières années si cela s’avère nécessaire. La répétition des traitements s’explique par l’accompagnement de la croissance rapide du crâne entre la naissance et 2 ans.

 

Le pronostic est excellent avec un résultat esthétique et fonctionnel parfait surtout si la prise en charge est faite avant l’âge de 6 mois.

Au-delà de 2 ans le traitement devient difficile et nécessite d’accompagner l’enfant pendant toute sa croissance.

Dr Patrick JOUHAUD

 

 

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émotion partagée

Il était si faible, petit, léger comme une plume au point que je ne l’ai pas senti la première fois que je l’ai porté dans mes bras.

Il était absent à son corps, comme sans conscience et les yeux sans regard.

Son corps, un objet raide, spastique, comme du bois, allongé sur la table d’examen, ne s’est même pas déplié.

 

Il venait d’être recueilli par un orphelinat, confié à celui-ci par un hôpital à qui cet enfant avait été remis car trouvé sur le bord de la route.

C’est un enfant sans espoir car atteint d’une infirmité de naissance, paralysé, sans aucune progression neurologique, dépendant.

C’est un enfant abandonné car sans avenir productif.

Mes mains d’ostéopathe l’ont traité sur tous les plans, tissulaire et articulaire, ont aidé à une meilleure respiration. Elles ont agi sur les émotions perverses, elles ont aidé à apaiser ce corps à vif.

Il a fallu motiver sa prise en charge par l’entourage car son état nécessitait beaucoup de présence, d’être touché, nécessitait beaucoup de patience.

Je l’ai revu un an après. Il était moins raide, un peu déplié et toujours absent à lui même, indifférent aux autres.

Un second traitement ostéopathique a guidé son corps vers plus d’apaisement, une respiration synchrone.

Et, deux ans plus tard, je vois arriver Sopheat, fier et debout derrière un fauteuil roulant qu’il utilise comme un déambulateur. De loin, il m’appelle, il est méconnaissable et me reconnaît. Son corps s’est réveillé, ses yeux vivent et pétillent. Il communique.

Un grand bonheur se répand sous mes mains… et nous avons joué pendant le traitement.

 

http://www.docosteocam.org/nous-soutenir/

 

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DOCOSTEOCAM

Naissance d’une association humanitaire.

En 2005, je participais à la première mission ALICA (Amitiés Limousin Cambodge) dont le travail fut d’encadrer et d’aider l’hôpital de Prey Veng (capitale de province). Deux conférences furent données à Phnom Penh afin d’informer le personnel des hôpitaux Preah Kossamak et Calmette de l’action et de l’utilité d’un traitement ostéopathique chez les femmes enceintes et les nourrissons.

En 2006 et 2007, j’ai, de ce fait, donné un enseignement au personnel soignant (Médecins – Sages-femmes, puéricultrices – infirmières) des services de Maternité de ces hôpitaux. Une conférence a été présentée sur ce thème au Congrès international de l’Université de Médecine de Phnom Penh en novembre 2008.

Cette même année, le Dr Roudel m’a rejoint pour effectuer un premier travail ostéopathique chez les enfants du foyer d’orphelins ASPECA de Prey Veng. Cette action s’est reproduite en 2010.

En partenariat avec l’association « Enfants d’Asie – ASPECA » et le Dr Sin, les traitements ostéopathiques ont pu être donnés aux enfants des foyers de Phnom Penh en 2012. Le Dr Van Acker s’est associée à cette action.

En 2013, après avoir effectué une nouvelle action, nous avons décidé de créer

DOCOSTEOCAM

Afin d’être informé et nous soutenir, je vous invite à consulter régulièrement le site de l’Association « Ostéopathes pour les Enfants du Cambodge »

à l’adresse www.docosteocam.org

Merci de diffuser cette information sur vos réseaux sociaux et auprès de tous vos amis.

Patrick JOUHAUD

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