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Victor, enfant espoir.

Il a 3 ans, une belle maturité, parle comme un adulte, et vient accompagné de sa maman.

Cet enfant a développé les mois écoulés un comportement violent et jaloux lors de l’arrivée chez la gardienne d’un nouvel enfant plus jeune que lui.

Cette attitude inquiète les parents. Ils viennent demander aide et conseils.

Il est fils unique.

Sa fécondation s’est faite in vitro (éprouvette), et deux embryons furent implantés. Lui seul a poursuivi le chemin. Cette grossesse avait été précédée de quatre fausses couches et d’un long parcourt des parents dans la procréation médicale assistée.

Cette attente fut douloureusement vécue par la maman.

Ils portent, lui et elle, le deuil de cinq échecs.

La densité particulière de son corps est perçue par mes mains et sa réaction générale témoigne d’un refus d’être touché. Sa forte personnalité s’exprime avec une violente colère. Un temps se passe pendant lequel l’enfant évite tout contact, y compris avec maman. Un autre, plus apaisé, permet une première approche par le jeux. J’ai l’impression d’être la souris, lui, le chat.

C’est alors que maman raconte ce passé lourd d’émotions. Elle exprime ses espoirs et ses peurs, ses joies éphémères suivies de l’angoisse de l’échec.

L’enfant se détend et le contact se fait alors.

Pendant ce récit, mes mains suivent les tensions du corps de l’enfant. Elles sont partout dans son corps et dans sa tête. Lorsque survient un premier relâchement, il est de courte durée. Le travail de démêlage tissulaire se poursuit. Je deviens le chat, lui, la souris.

Une autre densité apparaît dans mes mains, cette fois ci, autour de lui, comme s’il était dans un bocal… serait ce l’éprouvette ?

Une grande tristesse passe dans ses yeux en même temps que dans la voix de maman qui poursuit son récit.

Victor a forgé depuis ces instants là sa force de caractère, sa puissance d’être celui qui va vivre et vaincre la mort des autres.

Il est devenu le Maître de son espace. Il se sent seul capable de vaincre les fantômes de la famille.

Ses liens sociaux sont par conséquent difficiles et conflictuels.

C’est à la fin seulement de l’histoire racontée que les armures de protections contre la morbidité se sont volatilisées. Une profonde respiration s’est installée chez Victor tandis qu’un vrai lien s’est ouvert entre lui et sa maman.

L’enfant espoir peut devenir enfant.

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Bébé d’Ostéopathe…

 

L’ainé, porteur de mémoire familiale.

 

Pierre a 6 ans…

Il se laisse porter par la vie. Son corps est fermé, petit, presque effacé…un chaton effarouché, méfiant.

Maman et Mamie l’accompagnent.

Elles disent : il a peur de tout, est très craintif de chaque chose de la vie, dissipé à l’école, il répond et ses mots sont plutôt agressifs, fait souvent de violentes colères, ne mange rien.

J’entend : il n’aime pas l’imprévu, les changements, très doué à l’école pour ne pas s’y ennuyer, est porteur d’une émotion trop lourde pour lui.

Maman évoque une grossesse de rêve, un accouchement long et difficile, puis un lien d’opposition permanente avec son fils. Elle compare avec son second, 3 ans, avec lequel elle entretient un lien fusionnel et qui lui fait beaucoup de câlins…sous entendu, ce qui n’est pas le cas de Pierre !

L’ange de la jalousie passe.

Mamie enfonce le clou, et l’espace se referme.

Pierre est sur ma table. Mes mains se posent sur lui. Elles sont aimantées immédiatement vers son ombilic. Une densité tissulaire autour du nombril et dans le ventre donne la sensation d’un volume empâté. Le cordon ombilical n’est donc toujours pas coupé.

Lorsque je pose la question à Maman de l’état du placenta et des conditions de la délivrance après la naissance de Pierre, elle évoque une difficulté et le fait que quelques éléments de ce placenta encore présents dans la paroi utérine ont nécessité une petite intervention gynécologique huit jours après.

Pour la première fois, elle est déstabilisée, une émotion passe dans son regard.

A ce stade, on peut dire qu’un cordon ombilical virtuel fonctionne entre la mère et son fils et entretient un lien fusionnel conflictuel. Le conflit est dans les émotions, il est aussi alimentaire, il interdit le toucher, les caresses et les câlins.

Mes mains travaillent sur le ventre de Pierre, touchent ce cordon virtuel, et entreprennent un traitement de démêlage tissulaire.

C’est pendant cette phase thérapeutique que la lumière va dissiper les ombres des non dits et dénis. Maman dit qu’elle est une enfant adoptée. Mamie raconte l’abandon du bébé par la maman biologique chez des gens âgés qui l’ont élevée jusqu’à 5 ans.

Sa déstabilisation est totale. Elle s’effondre en larmes. L’abcès du sentiment d’abandon est percé. Cette peur d’être abandonné est portée par son fils depuis la conception et jamais jusqu’alors ce passé n’avait été évoqué.

Les tissus du ventre de Pierre se détendent enfin. L’attachement entretenu par un cordon ombilical virtuel est dénoué tandis qu’un vrai lien s’ouvre.

C’est le début d’une grande histoire pour lui.

 

 

 

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Histoire de schéma corporel.

 

 

Monsieur Pion se présente à la consultation car il souffre d’une douleur musculaire de toute sa jambe droite.

Cette douleur est permanente à l’effort, quel qu’il soit, disparaît au repos. Elle se manifeste dés qu’il se déplace et réduit son périmètre de marche.

Il a 68 ans, et, en raison d’une cardiopathie, prend un traitement médical pour ses artères coronaires, dont un anticoagulant.

Les symptômes sont présents depuis environ trois mois.

Un bilan cardiologique a été effectué. Il est stable et sans rapport avec la douleur actuelle. Egalement, un bilan de ses artères des membres inférieurs est normal.

 

L’examen ostéopathique met en évidence une rigidité de toute la jambe droite. Les douleurs siègent sur le mollet et la face postérieure de la cuisse (muscles ischio-jambiers).

Il n’y a pas de signes neurologiques, et ce n’est pas une sciatique !

Par contre, il boite de façon imperceptible et les muscles de cette jambe ont perdu de leur puissance et de leur volume (-2cm de périmètre de cuisse par rapport à la jambe gauche).

 

Et, me dit-il, « je suis tombé dans ma cuisine il y a environ 6 mois en faisant un grand écart, jambe droite en avant ».

Un diagnostic de claquage des muscles en question fut posé. La jambe de Mr Pion est restée bleue, mauve et noire pendant quelques semaines.

C’est à ce moment là que la douleur et la blessure ont provoqué une stratégie d’évitement des appuis sur cette jambe. La fonte musculaire et la boiterie se sont insidieusement installées.

Mr Pion a occulté de son schéma corporel le fonctionnement de cette jambe.

Ce schéma est l’image inconsciente que l’on se fait de nous même ; il influe sur la perception spatiale et les stratégies de posture et de fonctions de notre corps. La stratégie d’amputation de l’image est ici destinée à oublier les informations douloureuses provoquées par la blessure.

 

Le traitement ostéopathique, tissulaire puis de réintégration dans le schéma corporel, a immédiatement libéré les fonctions de cette jambe. Une technique d’auto traitement de la proprioception (sensibilité profonde et perception spatiale) lui a permis d’obtenir un soulagement définitif dans les jours qui ont suivis.

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Sciatique et dialogue des mains.

Sciatique, …vous avez dit…sciatique ?

 

Mr Tartan, 48 ans, souffre d’une sciatique de la jambe gauche depuis trois à quatre ans.

Ces douleurs sont invalidantes et le gênent dans chaque instant du quotidien. Les positions de repos sans douleur sont longues et difficiles à trouver.

 

Aucun traitement médicamenteux ne l’a réellement soulagé.

Les examens d’imagerie médicale ne montrent qu’une discopathie lombaire sans caractère agressif. Il n’existe aucun signe de souffrance de sa moelle épinière.

Bien sûr, il n’existe pas de solution chirurgicale.

Comme Mr Tartan insiste et persiste dans sa demande d’être soulagé, on multiplie les examens, jusques et y compris du cerveau, pour finir par évoquer une possible fibromyalgie !

…Et pourquoi pas une hystérie ?

 

A cet instant de l’histoire, je voudrais vous suggérer d’imaginer le coût de la succession d’examens, de consultations, d’essais thérapeutiques, sans oublier les arrêts de travail successifs et finalement la nécessité d’un reclassement professionnel.

Et toutes ces semaines et ces mois à souffrir, et ne pas vivre.

 

Mais revenons à cette consultation.

L’examen ostéopathique révèle une fausse sciatique. Il s’agit d’une douleur diffuse sur un trajet du nerf sciatique qui ne suit pas exactement le trajet neurologique et anatomique du nerf sciatique. D’ailleurs, l’examen neurologique est normal.

Lorsque je demande à Mr T de faire quelques pas dans le cabinet, je vois et entend qu’il pose lourdement son pied gauche sur le sol.

La palpation de sa cheville, alors qu’il est allongé, donne à ma main la sensation de quelque chose de dur et rigide. Il y a presque une défense lors du toucher léger.

Sa cheville n’est pas libre.

Au moment où je m’apprête à lui demander quand et comment il a blessé sa cheville, il explique spontanément qu’une bille de bois lui est tombé sur le coup de pied.

Et…il y a longtemps ?

Quatre ans fut sa réponse !

 

Voici donc l’exemple d’un dialogue simple des mains et des tissus, du toucher et des mots, qui annulent le déni d’une blessure et l’oubli d’un interrogatoire détaillé.

Le diagnostic révélé ici est celui d’un blocage de la cheville responsable d’une dysfonction du tibia (dite « tibia distal antérieur »). Cette dysfonction déclenche à la longue des signes de sciatique dans la jungle desquelles on se perd.

Le traitement de la cheville a traité la sciatique sans avoir à toucher le dos.

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la course à l’inquiétude

Histoire de bébé…

Paula, 2 mois, ne dort pas, et surtout ne dort plus depuis un mois. La nuit comme la journée, les seuls instants de sommeil sont dans le porte-bébé, au contact de sa maman.

L’examen médical ainsi que les tests ostéopathiques ne montrent rien de particulier en rapport avec une souffrance. Tout au plus, mes mains perçoivent une tension de toute la zone du diaphragme.

A mon invitation, Madame Maman raconte l’histoire de son accouchement : le dernier jour du terme, une poussée d’hypertension, la décision de déclencher la naissance, l’immobilité du bébé qui ne veux pas descendre, la ralentissement des battements de son cœur, enfin, la césarienne en urgence….toutes ces paroles traversent un torrent de larmes et un mur d’émotions rentrées…et puis vient la peur par rapport à la cicatrice et une autre chirurgie plus ancienne…et encore le souvenir douloureux de deux fausses couches précédentes, les angoisses pendant la gestation de Paula…

Paula boit de ses yeux les mots de Maman, pleure avec elle, me regarde, sourit à mes paroles apaisantes, retourne ce sourire vers Maman.

La tension perçue par mes mains sur son plexus est celle des « boules à l’estomac » provoquées par la peur. Elle s’apaise au fur et à mesure du déroulement de l’histoire racontée. Paula comprends, entends le pourquoi des angoisses de sa maman.

De fait, Paula ne dort pas parce qu’elle s’inquiète pour sa maman ; si elle ne la voit pas de quelques instants, elle l’appelle uniquement pour voir son visage et être rassurée…et cela ne suffit pas car ce visage se présente avec les rides et les yeux de l’angoisse. A peine calmée, Paula s’interroge et veux à nouveau savoir, impossible de s’endormir !

Ainsi, Madame Maman, si votre enfant ne dort pas, montrez lui d’abord votre visage apaisé, souriant, donnez-lui une voix douce et calme, et après, après seulement, vous lui demanderez ce qui ne va pas, vous pourrez le prendre dans vos bras et aurez le geste sûr et juste.

 

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Les cicatrices toxiques

Nicolas, jeune adolescent sportif, développe une scoliose lombaire et se plaint de lombalgies et douleurs de jambes, de crampes. Ses antécédents médicaux font apparaître une intervention chirurgicale rénale. Son ventre présente 2 cicatrices horizontales. Son bassin se développe en vrille autour de l’une d’elle.

Mme Z…, 53 ans, vient de subir une intervention pour cure de hernie ombilicale par voie cœlioscopique. Elle présente depuis, des vertiges. Une cicatrice de 2 cm la gêne.

Mr P…, 55 ans, souffre de lombalgies et parfois de sciatique. Il a été opéré 3 ans auparavant pour une hernie discale. La cicatrice est profonde et encore colorée.

Mme D…, 61 ans, a mal partout dans son dos depuis longtemps et rien ne la soulage. Sa vie est émaillée d’interventions chirurgicales et son corps « tatoué » de cicatrices.

…/…

La liste serait longue de toutes ces consultations où les symptômes sont provoqués par une cicatrice.

En fait, la peau a la même origine embryologique que le cerveau. Toute blessure de celle-ci peut créer un réflexe qui viendra perturber les mécanismes de contrôle de la posture. Lorsque ces mécanismes sont désynchronisés, c’est tout le corps qui va mal (voir article « La lombalgie autrement »).

Un traitement ostéopathique tissulaire de ces cicatrices en supprime la toxicité posturale. Dans tous les cas de figure, les symptômes disparaissent et la vie peut reprendre un cours normal.

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Intention

Un peu de philosophie …à propos de l’intention…

Toucher est un geste délicat, non dénué d’innocence, qui met en lien deux êtres communiquant dès lors, avec leur inconscient. Un de mes enseignants exprime l’idée qu’il y a là, rencontre d’agrégats de cellules inconscientes.

Cela se comprend, mais je préfère garder une unité psychocorporelle qui fait que cette rencontre est à la fois, consciente et inconsciente, quelles qu’en soient leurs proportions, et, qu’elle est provoquée par une intention. Dans mon métier, celle de soigner et d’être soigné.

La main, dans cette action de toucher, est l’émettrice de ce qui se passe dans la tête de celui qui touche. Le receveur devient alors soumis à cette émission.

Qu’y a-t-il dans les pensées du toucheur ? Qu’y a-t-il dans celles du touché ?

Une part de la réponse est dans le mot « intention ». Avoir une intention en touchant implique vouloir faire, et sous-tend l’idée de modifier en fonction de sa pensée. La réalité en ostéopathie est que l’intention ne doit pas être celle du thérapeute mais celle du corps soigné.

Plusieurs traitements ces jours derniers avec des bébés m’ont conforté dans cette idée. Leur corps entre mes mains se positionne pour me montrer où et comment se présente leur problème. Le corps sait alors ce dont il a besoin pour se repositionner correctement, et se libérer de tensions douloureuses, voire, faire un chemin inachevé avant ou pendant la naissance comme se retourner par exemple. Là est l’intention du touché.

Il suffit simplement de le guider avec des mots, des encouragements, un accompagnement du geste.

La pensée, et donc la main du toucheur, est alors présente et attentive, dénuée d’intention.

Elle sera thérapeutique en se soumettant à l’intention du touché.

 

 

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Parler, chanter, respirer

(Texte élaboré à partir d’une conférence donnée dans le cadre d’un colloque Santé et Musique au cours du festival Jazz Email Limousin)

Nous voici au cœur de la vie et de son expression. Le souffle c’est la vie et vivre c’est respirer.

L’expression orale est animée par la mécanique ventilatoire ; elle est amplifiée, relayée, par les caisses de résonance.

Cet exposé est une description anatomique des fonctions orales, parlées ou chantées.

Considérons d’abord l’organe noble de ces fonctions : le larynx.

Il délimite la frontière entre l’oropharynx (arrière bouche) et l’arbre pulmonaire.

On peut le situer à la base du cou, derrière la thyroïde et son cartilage.

Notons que ce cartilage correspond à la pomme d’Adam chez les hommes.

Le larynx est constitué par deux cordes disposées en « V » et insérées sur un cartilage spécifique, le cricoïde.

Outre les cartilages cricoïdes et thyroïdes il faut noter le 3ème élément vers le haut sous le menton, le cartilage hyoïde qui est le support des muscles de la langue.

Cet ensemble est relié par des membranes et des muscles.

 

Si l’on considère une analogie musicale, en observant ce dessin le larynx et les éléments qui l’entourent font penser à un chef d’orchestre.

 

De fait, le larynx fonctionne comme un instrument à corde, à vent, également à percussion !

 

Lorsque ces deux cordes sont séparées seul l’air passe ; lorsqu’elles frottent, vibrent ou claquent l’une contre l’autre un son est émis.

Leur lubrification est assurée par les glandes salivaires.

Le mécanisme est assuré par deux osselets spécifiques, le corniculé et l’arythénoïde (phonétiquement, une belle analogie avec des instruments de musique !)

La production du vent est assurée par la mécanique respiratoire ; elle se décompose en trois temps : l’inspire, l’expire, l’apnée.

La respiration est gouvernée par le diaphragme.

 

C’est un muscle médian du corps en forme d’ombrelle. Il descend et s’expanse pendant l’inspire. Il revient à son point neutre pendant l’expire.

Ce mouvement est naturel, réflexe. Il peut être contrôlé et dirigé notamment dans l’apprentissage et la pratique du chant.

Il est intéressant de noter que cette fonction rythmique existe depuis les premiers jours de vie embryonnaire.

Egalement se mettent en place pendant cette période embryonnaire les prolongements du diaphragme vers le coccyx d’une part, et d’autre part, vers la base du crâne. Cela implique l’idée que le diaphragme respire avec le corps en entier. L’expression orale utilise le muscle diaphragme, et prend appui sur les pieds, la paume des mains, la base du crâne. Le corps entier devient amplificateur, régulateur, résonateur.

Avec le périné, le diaphragme thoracique constitue un système particulier, en forme de ballon, que l’on appelle le Système Stabilisateur Profond.

Par exemple, ce Système Stabilisateur Profond se met en tension lors de l’appui utilisé pour soulever un objet lourd.

 

Ou bien lors de l’appui utilisé par un chanteur pour monter vers les aigus.

Les musiciens instrumentistes à vent connaissent bien ce système car ils l’utilisent en permanence. Il est le gestionnaire de l’apnée.

 

 

Si l’ensemble du corps est concerné par la fonction orale, il faut noter une mention particulière pour les caisses de résonance de la bouche et du nez.

La langue est apte par sa puissance et ses capacités malléables à produire les voyelles, et les syllabes en percutant sur les dents.

Le palais dur et le palais mou modifient le volume du passage d’air et accentuent les effets résonateurs et volumétriques des sons.

Il en est de même pour les sinus aériens.

La colonne vertébrale également de part sa proximité permet d’optimiser la fonction orale.

Il est par exemple plus facile d’émettre des sons aigus en penchant la tête en arrière.

Il faut enfin donner une mention particulière aux yeux : leur expression émotionnelle et leur fonction de contrôleur de la posture en font un outil de choix pour l’oralité.

 

 

Cette notion de posture nous ramène à celle de globalité du corps.

 

C’est l’ensemble du corps qui respire, résonne et transmet le souffle tandis que deux cordelettes constituant le larynx deviennent son instrument.

 

 

 

 

 

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Qu’est-ce qu’un enfant ? (suite)

 

 

Il y a environ 18 mois, j’écrivais sur ce blog un article répondant à la question, « Qu’est-ce qu’un enfant ? »

Un enfant est transparent et innocent.

Aujourd’hui, j’ajoute qu’un enfant peut aussi être opaque et se sentir coupable d’être né.

L’enfant nait avec le poids de sa culture, de l’histoire de son pays, de sa situation géographique, du contexte politique et social, de l’amour ou du désamour.

Il se construit ainsi dans le ventre maternel.

C’est un enfant blessé s’il a perdu son innocence et sa transparence.

Se pose ici la question de sa guérison, celle que l’on cherche dans l’élan d’une force sans contrainte, celle qui transforme et cicatrise les blessures.

Cette force se trouve toujours en amont du courant de la vie.

Je propose trois naissances à la vie : la troisième est celle de la sortie du ventre maternel (accouchement), la seconde, celle de son entrée dans ce ventre (conception). La première se fait dans l’espace-temps crée par l’heure de la rencontre parentale.

C’est au travers de ces trois naissances que se trouve la force de guérison qui réveille la capacité inhérente à guérir présente en chacun d’entre nous.

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Rapport action humanitaire

Rapports Médecins Ostéopathes ALICA/Enfants d’Asie – décembre 2012 – Phnom Penh – Prey Veng

Dr Patrick JOUHAUD (Limoges) – Dr Agnès VAN ACKER (Talence)

PROJET

  • Faire un diagnostic et un traitement ostéopathique chez tous les enfants des foyers cités ci-dessous, ainsi que chez les cadres demandeurs.
  • Donner une formation de base au Dr SIN Sotikun.

LIEUX ET DATES DE TRAVAIL

  • Foyer Chey Chum Neas (CER1+2) (3 – 4 décembre)
  • Foyer de Tuol Seng (CER4) (5 – 6 décembre)
  • Foyer de Beng Trabek (CER3) (6-7 décembre)
  • Foyer de Prey Veng (10/11/12 décembre)

ACCEUIL ET ORGANISATION

Tous les enfants de chaque centre ont été examinés. Ils se sont présentés avec leur carnet de santé ce qui a permis d’avoir accès aux antécédents médicaux de l’enfant.

La présence du Dr Sin, aidée de Mme Retaillau, a considérablement facilité la communication.

Une salle a été mise à disposition dans chaque centre, avec préparation de tables pour les traitements. Le flux des enfants a été géré par le Dr Sin et les mamans. De plus, il a été offert chaque jour aux médecins de l’eau et des fruits.

Par conséquent, le travail ostéopathique a pu être effectué dans d’excellentes conditions.

BILAN MEDICAL ET OSTEOPATHIQUE

  • 205 Traitements

– 101 garçons (4 à 20 ans) – 81 filles (5 à 23 ans) – 23 adultes

  • Pathologies diagnostiquées et traitées ( 4 enfants n’ont pas eu besoin de traitement, l’examen clinique ne montrant aucun problème ostéopathique – plusieurs pathologies possibles chez un même enfant)

– Post traumatiques (séquelles fractures, entorses, chutes, naissance, etc…) : 64 fois

– Oppression thoraciques et blocage diaphragme : 44 fois

– Blocage du bassin : 28 fois

– Souffrance émotionnelle : 102 fois (dont 8 syndromes dépressifs)

– Céphalées : 19 fois

– Troubles de la posture : 16 fois

– Séquelles de malnutrition : 6 fois

– Douleurs rachidiennes : 11 fois

– Epilepsie : 2 fois

– Psoïte : 1 fois

 

 

 

  • Formation Dr SIN Sotikun
    • Enseignement des principes ostéopathiques de la main à la main avec mise en pratique immédiate de gestes simples pour traiter les bocages du bassin, ceux du diaphragme, les céphalées, l’axe vertébral et quelques situations post traumatiques.
    • Techniques enseignées :

– Apprentissage examen et traitement épaule, cheville et hanche (MFR – TOG)

– Traitement d’entorse de cheville (BLT)

– Manipulation rachidienne en inversion de paramètres

– Traitement BLT charnière crânio-rachidienne

– Traitement MFR thorax et diaphragme

– 1ère approche du traitement ostéopathique crânien, et traitements crâniens de tensions des membranes

  • Cours théoriques :

– Présentation (diaporama) anatomique et mécanique de la charnière crânio-rachidienne, de la théorie des 3 diaphragmes

– Repérage manuel du point neutre, et apprentissage des notions théoriques de point neutre, et de, présence/attention/intention.

– Elaboration d’un diaporama avec photos laissant une trace de toutes les techniques apprises.

  • Synthèse :

– Prise de confiance dans la prise en charge de la consultation, tant sur le plan du diagnostic ostéopathique que dans la mise en place du traitement

– Progression dans la qualité du toucher et dans une traduction diagnostique

– Le Dr SIN Sotikun fait preuve d’une réelle motivation dans la prise en charge des enfants à l’aide des traitements ostéopathiques et dans le suivi de cet enseignement.

 

 

 

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