Confinement

Le rapport au temps modifié, les informations affluant de toutes part, jettent le trouble dans nos esprits. L’attention s’en trouve décalée et les voleurs de temps pénètrent notre intime pour la centrer sur une pandémie générant souffrance et peur extrême dans notre corps et à la surface de notre mental.

 

Cette pandémie virale est une adversité collective. Elle nous impose de perdre notre vie dans les émotions générées par nos inquiétudes, et subir ainsi l’intempérie.

Mais nous sommes libres et nous avons aussi le choix de profiter de ce temps précieux pour apprendre à ouvrir notre conscience grâce au coronavirus.

Nous sommes brutalement extraits de notre zone de confort et nous n’avons plus tout à coup aucune sortie cinéma ou restaurant, week-end ou projets de vacances, ou simplement rencontres familiales…

Cela inquiète. Cela fait peur.

 

Ce virus est un obstacle à nos habitudes. Il peut être vécu comme dévastateur si nous perdons les fondations de la vie.

Pourrions-nous essayer de le considérer autrement et recaler notre attention sur la dynamique du vivant ?

 

Nous y avons un ancrage, immobile et dynamique à la fois : la respiration, force créatrice de notre vie.

Ce virus nous invite à sentir au plus profond de nous la puissance de cette force, la stabilité des fondations inébranlables de notre corps.

 

Méditer en conscience ce mouvement immobile nous entraîne vers sa dimension profonde et nous invite à réduire l’activité mentale, à comprendre nos inquiétudes, à chasser les voleurs de temps, à être simplement conscient du présent qui respire, et voyager là où souffrance et peur n’existent plus.

 

Aujourd’hui, nous ne pouvons rien faire par rapport à l’extérieur, si ce n’est respecter les précautions recommandées et quelques actions d’aide lorsque cela est possible.

A l’intérieur de nous, se présente l’opportunité d’une forme de retraite en quête de nos fondations profondes, de la source de notre vie.

 

En dehors de notre zone de confort, la puissance de l’égo nous entraîne dans la peur en imaginant à chaque instant ce qui pourrait arriver, celle de l’esprit nous plonge dans un océan de conscience, à la rencontre de nous-même.

 

En ce sens l’agresseur de nos poumons est aussi révélateur du siège de la force de vie dans nos corps.

 

Être conscient de notre respiration, de notre corps vivant, en sentir l’énergie, l’état de vie, les perceptions sensorielles, est force et intention d’une présence à soi.

Dans ce lieu, il n’y a rien à craindre, juste respirer sans agir, et envisager un futur où l’esprit va se réjouir de ce qu’il a trouvé.