la course à l’inquiétude

Histoire de bébé…

Paula, 2 mois, ne dort pas, et surtout ne dort plus depuis un mois. La nuit comme la journée, les seuls instants de sommeil sont dans le porte-bébé, au contact de sa maman.

L’examen médical ainsi que les tests ostéopathiques ne montrent rien de particulier en rapport avec une souffrance. Tout au plus, mes mains perçoivent une tension de toute la zone du diaphragme.

A mon invitation, Madame Maman raconte l’histoire de son accouchement : le dernier jour du terme, une poussée d’hypertension, la décision de déclencher la naissance, l’immobilité du bébé qui ne veux pas descendre, la ralentissement des battements de son cœur, enfin, la césarienne en urgence….toutes ces paroles traversent un torrent de larmes et un mur d’émotions rentrées…et puis vient la peur par rapport à la cicatrice et une autre chirurgie plus ancienne…et encore le souvenir douloureux de deux fausses couches précédentes, les angoisses pendant la gestation de Paula…

Paula boit de ses yeux les mots de Maman, pleure avec elle, me regarde, sourit à mes paroles apaisantes, retourne ce sourire vers Maman.

La tension perçue par mes mains sur son plexus est celle des « boules à l’estomac » provoquées par la peur. Elle s’apaise au fur et à mesure du déroulement de l’histoire racontée. Paula comprends, entends le pourquoi des angoisses de sa maman.

De fait, Paula ne dort pas parce qu’elle s’inquiète pour sa maman ; si elle ne la voit pas de quelques instants, elle l’appelle uniquement pour voir son visage et être rassurée…et cela ne suffit pas car ce visage se présente avec les rides et les yeux de l’angoisse. A peine calmée, Paula s’interroge et veux à nouveau savoir, impossible de s’endormir !

Ainsi, Madame Maman, si votre enfant ne dort pas, montrez lui d’abord votre visage apaisé, souriant, donnez-lui une voix douce et calme, et après, après seulement, vous lui demanderez ce qui ne va pas, vous pourrez le prendre dans vos bras et aurez le geste sûr et juste.