Le cancer du pêcheur

 

Avertissement : il va de soi que les techniques qui renforcent la puissance d’être aident à la guérison en stimulant la capacité innée du corps à s’auto guérir et qu’elles ne remplacent en aucun cas les protocoles de traitements proposés par les services de santé publique.

 

Voici l’histoire d’une rencontre, un point lumineux dans une vie.

 

C’était il y a quelques années. Je passais les vacances à découvrir les îles de La Madeleine. Ces îles sont un chapelet du bout du monde, perdues au milieu du golf du fleuve Saint Laurent, un petit paradis peuplé essentiellement de pêcheurs de langoustes et d’espadons selon la saison.

L’hiver, les phoques viennent y mettre bas leurs bébés, l’été, quelques touristes se promènent au milieu des maisons en bois colorées du Québec et sur les bords des falaises en terre rouge, ou encore sur les plages tapissées de coquillages.

 

Il est midi, et je marche le long d’une falaise.

Le soleil est au zénith, un vent frais anime la houle du golf et la mer vient caresser la terre rouge. Un banc invite à s’asseoir, face au grand bleu et son écume, face aux terres rouges, face à soi-même.

Les pensées vont et viennent, c’est le temps d’une méditation.

 

Comme toujours en voyage on se croit seul au milieu de nul part, et comme toujours, survient un personnage… venu d’ailleurs.

Un homme, environ 50 ans, passe devant moi, s’arrête un peu plus loin, attend, lui aussi face à la mer.

Il m’observe, semble hésiter, fais demi tour et viens s’asseoir à côté de moi.

Il respecte mon silence un certain temps, puis me demande si je suis en train de méditer ! Car un homme seul face à l’eau et au ciel, ne peut selon lui que méditer…

 

Poliment et avec respect, il s’insère progressivement dans mes pensées, et me raconte sa méditation.

 

Cet homme, pêcheur de langoustes et d’espadons, a développé quelques années auparavant un cancer de la gorge, une forme grave et compliquée. Un traitement médical adéquat fut effectué. D’autres traitements de soutien du corps, type acupuncture ou phytothérapie, furent associés.

La maladie ne guérissait pas. Les plaies chirurgicales s’infectaient. Son état général faiblissait. Un glissement progressif vers une issue fatale semblait inéluctable.

 

C’est alors que cet homme a visité sa vie, et qu’une image a éclairé sa pensée : pendant la pêche, son bateau était toujours accompagné d’une nuée de mouettes et d’albatros. Ces oiseaux précèdent et suivent le bateau pour profiter des poissons que le pêcheur rejette, des déchets alimentaires des repas, des abats des poissons préparés… des poubelles en quelque sorte !

 

Ce qu’il a fait ensuite est merveilleux. Il a médité en se visualisant debout, à la proue de son bateau, face à l’océan. Tous les jours, il a appelé les oiseaux, il a ouvert sa bouche, sa gorge, son corps. Il a offert son mal aux oiseaux.

Il lui est arrivé de méditer ainsi sur son bateau en pleine mer.

Et les oiseaux sont venus au festin ! Chaque jour une nuée de mouettes venait becqueter son mal.

Les plaies du pêcheur ont cicatrisé. Il a guéri et navigue encore sur son bateau.

 

Il me raconte son histoire. Ses yeux pétillent de joie et d’espoir. Sa voie est mélodieuse.

Puis il est parti, continuant sa promenade et me disant qu’on ne se reverrait sans doute jamais ici bas !

Je suis resté ébahi, rempli d’un bonheur rare et précieux. J’espère vous le transmettre aujourd’hui.

Nous étions heureux lui et moi de ce partage. Notre accolade d’adieu fut fraternelle et gorgée de gratitude.

Si vous le croisez un jour, il vous racontera sûrement ce que je lui ai confié.