All Posts Tagged: ostéopathie et posture

Histoire de schéma corporel.

 

 

Monsieur Pion se présente à la consultation car il souffre d’une douleur musculaire de toute sa jambe droite.

Cette douleur est permanente à l’effort, quel qu’il soit, disparaît au repos. Elle se manifeste dés qu’il se déplace et réduit son périmètre de marche.

Il a 68 ans, et, en raison d’une cardiopathie, prend un traitement médical pour ses artères coronaires, dont un anticoagulant.

Les symptômes sont présents depuis environ trois mois.

Un bilan cardiologique a été effectué. Il est stable et sans rapport avec la douleur actuelle. Egalement, un bilan de ses artères des membres inférieurs est normal.

 

L’examen ostéopathique met en évidence une rigidité de toute la jambe droite. Les douleurs siègent sur le mollet et la face postérieure de la cuisse (muscles ischio-jambiers).

Il n’y a pas de signes neurologiques, et ce n’est pas une sciatique !

Par contre, il boite de façon imperceptible et les muscles de cette jambe ont perdu de leur puissance et de leur volume (-2cm de périmètre de cuisse par rapport à la jambe gauche).

 

Et, me dit-il, « je suis tombé dans ma cuisine il y a environ 6 mois en faisant un grand écart, jambe droite en avant ».

Un diagnostic de claquage des muscles en question fut posé. La jambe de Mr Pion est restée bleue, mauve et noire pendant quelques semaines.

C’est à ce moment là que la douleur et la blessure ont provoqué une stratégie d’évitement des appuis sur cette jambe. La fonte musculaire et la boiterie se sont insidieusement installées.

Mr Pion a occulté de son schéma corporel le fonctionnement de cette jambe.

Ce schéma est l’image inconsciente que l’on se fait de nous même ; il influe sur la perception spatiale et les stratégies de posture et de fonctions de notre corps. La stratégie d’amputation de l’image est ici destinée à oublier les informations douloureuses provoquées par la blessure.

 

Le traitement ostéopathique, tissulaire puis de réintégration dans le schéma corporel, a immédiatement libéré les fonctions de cette jambe. Une technique d’auto traitement de la proprioception (sensibilité profonde et perception spatiale) lui a permis d’obtenir un soulagement définitif dans les jours qui ont suivis.

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Les cicatrices toxiques

Nicolas, jeune adolescent sportif, développe une scoliose lombaire et se plaint de lombalgies et douleurs de jambes, de crampes. Ses antécédents médicaux font apparaître une intervention chirurgicale rénale. Son ventre présente 2 cicatrices horizontales. Son bassin se développe en vrille autour de l’une d’elle.

Mme Z…, 53 ans, vient de subir une intervention pour cure de hernie ombilicale par voie cœlioscopique. Elle présente depuis, des vertiges. Une cicatrice de 2 cm la gêne.

Mr P…, 55 ans, souffre de lombalgies et parfois de sciatique. Il a été opéré 3 ans auparavant pour une hernie discale. La cicatrice est profonde et encore colorée.

Mme D…, 61 ans, a mal partout dans son dos depuis longtemps et rien ne la soulage. Sa vie est émaillée d’interventions chirurgicales et son corps « tatoué » de cicatrices.

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La liste serait longue de toutes ces consultations où les symptômes sont provoqués par une cicatrice.

En fait, la peau a la même origine embryologique que le cerveau. Toute blessure de celle-ci peut créer un réflexe qui viendra perturber les mécanismes de contrôle de la posture. Lorsque ces mécanismes sont désynchronisés, c’est tout le corps qui va mal (voir article « La lombalgie autrement »).

Un traitement ostéopathique tissulaire de ces cicatrices en supprime la toxicité posturale. Dans tous les cas de figure, les symptômes disparaissent et la vie peut reprendre un cours normal.

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Parler, chanter, respirer

(Texte élaboré à partir d’une conférence donnée dans le cadre d’un colloque Santé et Musique au cours du festival Jazz Email Limousin)

Nous voici au cœur de la vie et de son expression. Le souffle c’est la vie et vivre c’est respirer.

L’expression orale est animée par la mécanique ventilatoire ; elle est amplifiée, relayée, par les caisses de résonance.

Cet exposé est une description anatomique des fonctions orales, parlées ou chantées.

Considérons d’abord l’organe noble de ces fonctions : le larynx.

Il délimite la frontière entre l’oropharynx (arrière bouche) et l’arbre pulmonaire.

On peut le situer à la base du cou, derrière la thyroïde et son cartilage.

Notons que ce cartilage correspond à la pomme d’Adam chez les hommes.

Le larynx est constitué par deux cordes disposées en « V » et insérées sur un cartilage spécifique, le cricoïde.

Outre les cartilages cricoïdes et thyroïdes il faut noter le 3ème élément vers le haut sous le menton, le cartilage hyoïde qui est le support des muscles de la langue.

Cet ensemble est relié par des membranes et des muscles.

 

Si l’on considère une analogie musicale, en observant ce dessin le larynx et les éléments qui l’entourent font penser à un chef d’orchestre.

 

De fait, le larynx fonctionne comme un instrument à corde, à vent, également à percussion !

 

Lorsque ces deux cordes sont séparées seul l’air passe ; lorsqu’elles frottent, vibrent ou claquent l’une contre l’autre un son est émis.

Leur lubrification est assurée par les glandes salivaires.

Le mécanisme est assuré par deux osselets spécifiques, le corniculé et l’arythénoïde (phonétiquement, une belle analogie avec des instruments de musique !)

La production du vent est assurée par la mécanique respiratoire ; elle se décompose en trois temps : l’inspire, l’expire, l’apnée.

La respiration est gouvernée par le diaphragme.

 

C’est un muscle médian du corps en forme d’ombrelle. Il descend et s’expanse pendant l’inspire. Il revient à son point neutre pendant l’expire.

Ce mouvement est naturel, réflexe. Il peut être contrôlé et dirigé notamment dans l’apprentissage et la pratique du chant.

Il est intéressant de noter que cette fonction rythmique existe depuis les premiers jours de vie embryonnaire.

Egalement se mettent en place pendant cette période embryonnaire les prolongements du diaphragme vers le coccyx d’une part, et d’autre part, vers la base du crâne. Cela implique l’idée que le diaphragme respire avec le corps en entier. L’expression orale utilise le muscle diaphragme, et prend appui sur les pieds, la paume des mains, la base du crâne. Le corps entier devient amplificateur, régulateur, résonateur.

Avec le périné, le diaphragme thoracique constitue un système particulier, en forme de ballon, que l’on appelle le Système Stabilisateur Profond.

Par exemple, ce Système Stabilisateur Profond se met en tension lors de l’appui utilisé pour soulever un objet lourd.

 

Ou bien lors de l’appui utilisé par un chanteur pour monter vers les aigus.

Les musiciens instrumentistes à vent connaissent bien ce système car ils l’utilisent en permanence. Il est le gestionnaire de l’apnée.

 

 

Si l’ensemble du corps est concerné par la fonction orale, il faut noter une mention particulière pour les caisses de résonance de la bouche et du nez.

La langue est apte par sa puissance et ses capacités malléables à produire les voyelles, et les syllabes en percutant sur les dents.

Le palais dur et le palais mou modifient le volume du passage d’air et accentuent les effets résonateurs et volumétriques des sons.

Il en est de même pour les sinus aériens.

La colonne vertébrale également de part sa proximité permet d’optimiser la fonction orale.

Il est par exemple plus facile d’émettre des sons aigus en penchant la tête en arrière.

Il faut enfin donner une mention particulière aux yeux : leur expression émotionnelle et leur fonction de contrôleur de la posture en font un outil de choix pour l’oralité.

 

 

Cette notion de posture nous ramène à celle de globalité du corps.

 

C’est l’ensemble du corps qui respire, résonne et transmet le souffle tandis que deux cordelettes constituant le larynx deviennent son instrument.

 

 

 

 

 

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Comprendre autrement la lombalgie

Il est toujours étonnant de constater que l’on peut se faire mal au dos en soulevant une charge lourde autant qu’en ramassant le stylo que l’on vient d’échapper, de voir arriver au cabinet un sportif en bonne forme, en pleine possession de sa masse musculaire, victime d’un lumbago en laçant sa chaussure tandis qu’une personne de 70 ans aura bêché son jardin et charrié des brouettes de gravas sans se faire mal.

Allons plus loin…nous connaissons tous quelqu’un, ayant souffert du dos, ayant été traité (médicaments, infiltration, élongations, chirurgie si nécessaire, rééducation et musculation, manipulations…), qui récidive sans cesse ce même problème.

Que se passe-t-il dans le corps, les muscles, le dos ?

On évoque alors l’incompétence du thérapeute, un problème psycho-émotionnel, le stress de notre société, l’alimentation, le climat, la lune, et bien d’autres choses encore.

Voici une autre lecture, tellement évidente, qu’elle va vous surprendre.

Nos muscles ont deux activités.

L’une dite phasique, correspond à la masse musculaire acquise par le sport, une rééducation chez un kiné, la vie active, bref, toute activité physique. C’est une partie de nos muscles qui évolue au cours de notre vie et sera de toute manière différente pendant l’enfance, la vie adulte et le vieillissement.

L’autre activité est dite tonique. C’est une part musculaire acquise à l’âge de six ans qui reste constante (sauf dérèglement ou accident) jusqu’à la mort. Cette activité est chargée de maintenir et contrôler notre posture par rapport à la gravité. Elle est issue de la transformation d’un système neuromusculaire dit primitif présent à la naissance, en un système évolué et stable à partir de 6 ans.

Cette activité peut être testée. Si elle est équilibrée, le même tonus apparaîtra chez l’enfant de 6 ans, l’athlète surentraîné, un gringalet, un vieillard. Si les tests montrent une anomalie de ce tonus postural, par exemple, l’athlète se fera mal au dos en permanence tandis que son ami gringalet sera en permanence au top de sa forme si ses tests sont normaux.

Cela veut dire qu’avant de s’intéresser à la musculation, il faut tester et traiter si nécessaire l’activité tonique musculaire.

L’Ostéopathie est un outil majeur de dépistage et de traitement lorsqu’existe une dérégulation de cette activité de synchronisation de la posture.

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Les réflexes primitifs

 

 

Lors de sa naissance, l’enfant quitte le milieu confortable et protecteur de l’utérus maternel pour pénétrer dans un monde où il se trouve assailli par une quantité inhabituelle de stimuli.

Il ne peut interpréter immédiatement toutes ces informations, et doit réagir selon leur intensité et leur soudaineté.

Il vient d’un monde stabilisé pour pénétrer dans un monde chaotique. Le froid et la chaleur ont remplacé la douceur, l’alimentation automatique n’est plus disponible, il ne bénéficie plus de l’oxygène maternel.

Il doit apprendre à chercher et trouver de quoi assouvir ses propres besoins.

Pour ce faire, il est équipé d’un « set » de réflexes primitifs ou archaïques. Ils sont automatiques, stéréotypés, sous la commande directe du cerveau et sans participation corticale.

Ces réflexes primitifs sont essentiels à la survie du bébé pendant ses premières semaines de vie ; ils constituent en outre un entraînement à l’acquisition ultérieure de nombreux savoir-faire.

Cependant, leur durée est limitée dans le temps ; ils sont inhibés ou contrôlés par les centres supérieurs du cerveau qui permettent à l’enfant une évolution vers une structuration neurologique et motrice complexe et sophistiquée.

Cette structuration met en place un système neuromusculaire d’adaptation à la pesanteur, que l’on appelle posture. Ce système correspond à l’activité musculaire tonique.

 

 

 

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