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Intention

Un peu de philosophie …à propos de l’intention…

Toucher est un geste délicat, non dénué d’innocence, qui met en lien deux êtres communiquant dès lors, avec leur inconscient. Un de mes enseignants exprime l’idée qu’il y a là, rencontre d’agrégats de cellules inconscientes.

Cela se comprend, mais je préfère garder une unité psychocorporelle qui fait que cette rencontre est à la fois, consciente et inconsciente, quelles qu’en soient leurs proportions, et, qu’elle est provoquée par une intention. Dans mon métier, celle de soigner et d’être soigné.

La main, dans cette action de toucher, est l’émettrice de ce qui se passe dans la tête de celui qui touche. Le receveur devient alors soumis à cette émission.

Qu’y a-t-il dans les pensées du toucheur ? Qu’y a-t-il dans celles du touché ?

Une part de la réponse est dans le mot « intention ». Avoir une intention en touchant implique vouloir faire, et sous-tend l’idée de modifier en fonction de sa pensée. La réalité en ostéopathie est que l’intention ne doit pas être celle du thérapeute mais celle du corps soigné.

Plusieurs traitements ces jours derniers avec des bébés m’ont conforté dans cette idée. Leur corps entre mes mains se positionne pour me montrer où et comment se présente leur problème. Le corps sait alors ce dont il a besoin pour se repositionner correctement, et se libérer de tensions douloureuses, voire, faire un chemin inachevé avant ou pendant la naissance comme se retourner par exemple. Là est l’intention du touché.

Il suffit simplement de le guider avec des mots, des encouragements, un accompagnement du geste.

La pensée, et donc la main du toucheur, est alors présente et attentive, dénuée d’intention.

Elle sera thérapeutique en se soumettant à l’intention du touché.

 

 

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Les réflexes primitifs

 

 

Lors de sa naissance, l’enfant quitte le milieu confortable et protecteur de l’utérus maternel pour pénétrer dans un monde où il se trouve assailli par une quantité inhabituelle de stimuli.

Il ne peut interpréter immédiatement toutes ces informations, et doit réagir selon leur intensité et leur soudaineté.

Il vient d’un monde stabilisé pour pénétrer dans un monde chaotique. Le froid et la chaleur ont remplacé la douceur, l’alimentation automatique n’est plus disponible, il ne bénéficie plus de l’oxygène maternel.

Il doit apprendre à chercher et trouver de quoi assouvir ses propres besoins.

Pour ce faire, il est équipé d’un « set » de réflexes primitifs ou archaïques. Ils sont automatiques, stéréotypés, sous la commande directe du cerveau et sans participation corticale.

Ces réflexes primitifs sont essentiels à la survie du bébé pendant ses premières semaines de vie ; ils constituent en outre un entraînement à l’acquisition ultérieure de nombreux savoir-faire.

Cependant, leur durée est limitée dans le temps ; ils sont inhibés ou contrôlés par les centres supérieurs du cerveau qui permettent à l’enfant une évolution vers une structuration neurologique et motrice complexe et sophistiquée.

Cette structuration met en place un système neuromusculaire d’adaptation à la pesanteur, que l’on appelle posture. Ce système correspond à l’activité musculaire tonique.

 

 

 

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Indications et contre-indications de l’ostéopathie

 

Les indications de l’ostéopathie comportent toutes les affections mécaniques de la colonne vertébrale (lombalgies, dorsalgies, cervicalgies chroniques ou aiguës, douleurs vertébrales projetées…).

 

Egalement sont concernées par un traitement ostéopathique les affections mécaniques articulaires périphériques (entorses, tendinites, capsulites…)

Autres indications : les névralgies d’origine mécanique (douleurs inter costales, cervico-brachiales, sciatiques, névralgie de Arnold, syndrome des scalènes, canal carpien…).

 

Toute indication d’un traitement ostéopathique nécessite un diagnostic médical préalable. Ce diagnostic est essentiel avant d’envisager de traiter en ostéopathie des troubles de l’équilibre, des céphalées, des acouphènes, des affections de l’articulation temporo-mandibulaire et les syndromes d’algodystrophie de l’articulation manducatrice (SADAM), ainsi que toutes les souffrances du nourrisson.

 

Il faut noter également des indications à visée préventive dans tous les domaines de la posturologie, les raideurs post fracturaires, les maladies rhumatismales en dehors des poussées inflammatoires, les insuffisances respiratoires, les affections O.R.L., certaines affections circulatoires, digestives et gynécologiques.

 

Enfin il s’agit d’un traitement de choix à caractère préventif chez les sportifs, les musiciens, les travailleurs avec mouvements répétitifs ou station immobile prolongée.

Ces indications peuvent nécessiter une consultation une à deux fois par an, ou après un traumatisme ; on peut retrouver de telles indications en obstétriques (lombalgie de la femme enceinte, dystocie de présentation), ou après un accouchement.

 

Les contre-indications absolues à un traitement ostéopathique sont :

– L’absence du consentement du patient et l’existence d’un diagnostic médical de contre-indication.

 

Il existe également des contre-indications relatives.

 

Cependant l’ostéopathe expérimenté est capable d’utiliser différentes techniques et cela lui permet d’adapter son traitement à la pathologie diagnostiquée, ainsi qu’à l’âge du patient.

Une technique articulaire pourra être interdite là où une technique musculaire réglera le problème.

à suivre…

 

 

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Définition scientifique de l’ostéopathie

 

L’ostéopathie est l’art du diagnostic et du traitement des lésions ostéopathiques. Pour cela, il est nécessaire d’avoir une connaissance parfaite et un approfondissement permanent de toute la connaissance anatomique.

 

La lésion ostéopathique est une dysfonction somatique.

La dysfonction somatique est une restriction de mobilité.

Cette restriction de mobilité (ou dysfonction somatique) a une origine soit par un traumatisme direct, soit par un traumatisme indirect.

L’origine de la dysfonction peut également utiliser des voies réflexes qu’elles soient somato-somatiques, viscéro-somatiques ou bien cortico-somatiques.

Il existe encore des dysfonctions somatiques qui ont pour origine les déséquilibres de posture de l’être humain.

 

Pour ce qui concerne le diagnostic de la dysfonction somatique, il s’effectue par rapport à un point neutre qui est un point d’équilibre d’une structure anatomique, point d’équilibre compris entre des barrières dites élastiques et anatomiques.

 

Lorsque survient un traumatisme (cf ci-dessus) le point neutre habituel (physiologique), subit un déplacement et il devient pathologique. Ce point neutre pathologique se situe entre une barrière physiologique et une barrière restrictive.

 

Le diagnostic ostéopathique s’effectue avec la main et l’utilisation du toucher. Toute la main est tapissée de récepteurs de sensibilité profonde (proprioceptifs) qui sont directement connectés, sans relais, au cortex cérébral.

Les conséquences cliniques de ces dysfonctions sont immédiates et inflammatoires, d’une part, et d’autre part, tardives avec perte de mobilité, impotence fonctionnelle, perte de la masse musculaire, modification cutanée, puis arthrose et douleurs chroniques.

 

Progressivement se constitue toute une zone lésionnelle d’adaptation des tissus dans et hors de la zone concernée, ainsi que des réactions cutanées, musculaires et ligamentaires.

à suivre…

 

 

 

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Le bébé qui avait la tête « en coin »

 

Lionel a un an lorsqu’il vient à la consultation. Sa déformation de tête est impressionnante.

 

L’arrière est plat comme un mur, de travers, le côté gauche avance, l’oreille gauche est décalée et très en avant par rapport à la droite ; son visage est déformé (un côté fermé, l’autre trop rond).

De plus, il ne peut tourner la tête à droite, il dort mal, digère mal, et est incapable de marcher à quatre pattes.

 

La raison de cet état est expliquée par sa posture. Sa position fœtale était en torsion, tête et épaules vers la gauche, bassin vers la droite. Cette posture associe toujours une tête en arrière (occasionnant une gêne pour avaler et utiliser la langue) et un pied qui tourne en dedans (que l’on appelle pied varus).

 

Le traitement ostéopathique consiste en une sorte de démêlage tissulaire du bébé de façon à faire en sorte que sa posture s’aligne. C’est un travail doux et lent des muscles du cou et des sutures du crâne, des articulations du bassin, et de l’ensemble du corps (viscères thoraciques et abdominaux).

 

Ce travail est complété par une sorte de rééducation faite par les parents sous forme de jeu avec l’enfant.

 

J’ai revu Lionel un mois plus tard. L’arrière de sa tête reste plat mais commence à s’arrondir, les oreilles sont alignées et surtout le visage est symétrique. Enfin, sa posture est dans l’axe, et il marche à quatre pattes, tourne normalement sa tête à droite et à gauche. Il dort bien et n’a plus de problème digestif.

 

Tout semble bien parti. Cependant, il ne récupérera pas un arrondi complet de l’arrière de sa tête car le problème a été pris en compte trop tard.

 

La croissance rapide de la tête d’un bébé se fait entre la naissance et six mois ; c’est à ce moment là que les gestes thérapeutiques sont les plus efficaces. Entre six et dix huit mois, la vitesse de la croissance du crâne est divisée par deux. Une action thérapeutique reste possible mais sera incomplète. Au delà de 18 mois- 2 ans, le traitement d’une tête aplatie est aléatoire.

 

En conclusion, un nourrisson doit être traité en ostéopathie très tôt, et, il ne faut pas écouter ceux qui disent qu’une tête plate ça s’arrangera toujours avec le temps.

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Ostéopathie autour de la prime enfance et de la grossesse (4).

Les nouveaux-nés

La tête du nouveau-né doit considérablement réduire sa taille pour passer à travers le canal de naissance ; la forme de la tête change et l’ensemble des structures crâniennes se surchappent de façon à faciliter le passage. Si ce modelage est important, dure longtemps, ou bien si sur l’une ou l’autre de ce passage le naissant subit une pression excessive (cf les limitations de mobilité du pelvis de la maman), la tête des nouveaux-nés ne retrouvera pas sa forme normale après l’accouchement.

 

L’utilisation de forceps ou de ventouses a peu ou pas d’incidence sur les déformations de la tête puisque ces instruments sont utilisés pour sauver l’enfant et le libérer des contraintes pré-existantes.

Les structures crâniennes que se soient les membranes (méninges) ou bien l’ensemble du système neurologique sous-jacent peut subir la contrainte ainsi qu’une certaine irritation ; l’ensemble des nerfs crâniens émergeant sous la base du crâne peuvent être touchés par ces mêmes contraintes et à l’origine d’un certain nombre de problèmes pathologiques.

 

– les enfants coléreux, irritables, agacés. Il leur faut longtemps pour se nourrir ou pour s’endormir, ils pleurent beaucoup, ils s’endorment et/ou se nourrissent toujours dans la même position. Ces bébés n’ont pas de confort de tête et ont du mal à s’allonger ce qui fait qu’ils préfèrent la plupart du temps être portés dans les bras.

 

– le repas du bébé peut durer longtemps. Ceci est en rapport soit avec une inversion du réflexe de la langue soit en rapport avec une gêne du réflexe de la déglutition. Les deux sont souvent à l’origine de difficultés de succion et de déglutition qui provoquent chez la mère des crevasses du mamelon, une difficulté de la mise au sein et des déglutitions accompagnées d’air. Les repas deviennent longs et inconfortables, l’enfant s’endort au bout de quelques minutes et demande rapidement non pas le repas suivant mais la fin du repas en cours.

Dans certaines circonstances lorsque le bébé est nourri au biberon, le bébé n’arrive pas toujours à déglutir la quantité de lait dans sa bouche qui déborde ou bien déglutit beaucoup d’air.

 

– Régurgitations, coliques et gaz. Toujours pour les mêmes raisons l’estomac peut être irrité, gonflé par de l’aérophagie et le diaphragme peut ne pas effectuer son travail de respiration correctement. Toutes ces irritations sont à l’origine de coliques, de gaz, d’un ventre proéminent et parfois dur etc…

 

– Les problèmes de développement ultérieurs. Les enfants qui ont subi de telles contraintes au niveau de la tête comme au niveau de l’ensemble de leur corps vont présenter ultérieurement des problèmes O.R.L à répétition (otites, rhino-pharyngites, etc…), des problèmes oculaires, ainsi que des problèmes de comportement.

Un ensemble de réflexes dits primitifs présents à la naissance qui doivent disparaître au cours de la 1ère année pour laisser place à des réflexes de posture, peut anormalement perdurer et gêner la croissance neuro-fonctionnelle de l’enfant.

Les traitements ostéopathiques effectués le plus tôt possible après la naissance sont des traitements qui prennent en compte à la fois la tête du nouveau-né, l’ensemble de son corps et la relation entre le bassin et la tête du nouveau-né. Ces traitements utilisent des techniques extrêmement douces et non douloureuses, parfaitement tolérées et acceptées par le bébé qui à l’issue de tels traitements peut parfois tomber dans un long sommeil pendant ou après le traitement. Il arrive parfois cependant que les bébés réagissent à l’inverse car ces traitements permettent l’élimination de toxines musculaires (acide pyruvique) accumulées pendant cette épreuve de naissance (identique à nos courbatures). Les traitements ostéopathiques effectués chez la femme enceinte lorsqu’il existe des lombalgies et des sciatiques de grossesse ou bien lorsqu’il existe une dystocie de présentation sont également des techniques douces et sans dangers ; elles peuvent permettre une meilleure délivrance et, lorsqu’il n’y a pas de raison obstétricale sous-jacente, permettent un repositionnement correct du bébé avant sa naissance, ainsi qu’un soulagement des douleurs de la maman.

Enfin les traitements ostéopathiques après l’accouchement sont des traitements qui permettent de remodeler un bassin identique à ce qu’il était avant la grossesse et donc de rééquilibrer la posture de la maman.

L’ensemble de ces traitements sont bien évidemment conseillés de façon préventive de sorte à supprimer ou atténuer les contraintes traumatiques signalées au début de cet exposé.

 

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Bébés d’Ostéopathe

Qu’est ce qu’un enfant ?

 

Un enfant est transparent.

Un enfant est innocent.

 

On peut toujours faire un jeu de mots avec « transparent » et « transparentalité ».Cela évoque la notion d’héritage génétique et familial.

Toutefois, considérons que l’enfant qui vient de naître est issue d’un œuf translucide. Il faut noter ici que l’embryon humain est le seul de la création à bénéficier de cette qualité.

De plus, sa constitution est essentiellement hydrique (90% de son poids).

La transparence de l’enfant nouveau né est à la fois physique, psychique et spirituelle ; elle va de pair avec sa fluidité.

 

Mais qu’est ce que l’innocence ?

L’innocence est la capacité à faire confiance. C’est un don véritable, inné chez les enfants dès leur naissance.

La majorité d’entre nous perdent cette capacité dès la première tromperie ou la première déception.

Malgré cela, la grandeur de l’Homme réside dans sa capacité à donner et redonner encore sa confiance.

 

Le besoin d’être reconnu est fondamental chez l’homme.

C’est un passage obligé pour chaque être humain.

Etre reconnu équivaut à la phrase « je te fais confiance ».

 

Nous avons une fois dans notre vie cette capacité à se donner (transparence) et à faire confiance (innocence), le jour de notre naissance. Je propose de rencontrer tous les naissants avec ce regard.

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Un métier passionnant pour un homme passionné

J’ai crée au printemps 2011 mon blog ostéopathique, complémentaire à docosteo. L’objectif est de partager mon expérience, mes réflexions sur mon métier et les techniques manuelles, ma philosophie de la vie, tant avec quelques textes, quelques histoires de consultations, et une galerie de photos à partager.

Docteur en Médecine, Diplômé en Ostéopathie, je me suis consacré à la médecine d’urgence, puis à la médecine générale (cabinet libéral en secteur rural), avant de créer en 1990 le Pôle de Médecine Ostéopathique du 5 rue Sainte Claire à Limoges.

J’ai travaillé avec les grands noms européens et nord-américains de l’ostéopathie qui m’ont transmis leur passion, l’intelligence des traitements, les subtilités de l’enseignement.

Chargé de cours à l’Université de Bordeaux 2 depuis 2001, mon activité d’enseignant et de conférencier se développe progressivement .
Aujourd’hui, outre mon activité libérale et universitaire, je préside l’Association Périgord Limousin d’Ostéopathie, et m’investit dans des actions humanitaires au Cambodge.

Je suis aussi, l’ostéopathe de Guillaume Moreau.

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